Washington étudie de nouvelles «options», en plus de la diplomatie et de manœuvres américano-sud-coréennes pour contraindre Pyongyang à fournir des comptes sur le torpillage de la corvette sud-coréenne. La crise entre Séoul et Pyongyang fournit un nouvel alibi aux Etats-Unis pour se lancer dans une autre campagne de désarmement nucléaire. Dans une intervention hier sur la chaîne britannique BBC en marge d'une conférence sur la sécurité en Asie, le secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates a estimé que le recourt à la force militaire pourrait être envisageable pour «neutraliser» la Corée du Nord. Selon lui, les efforts diplomatiques pour sanctionner Pyongyang auraient peu d'effets. «Tant que le régime ne se préoccupe pas de ce que pense de lui le reste du monde, tant qu'il ne se préoccupe pas du bien-être de son peuple, franchement, il n'y a pas grand'chose à faire, à moins d'être prêt à un moment à utiliser la force militaire», dit-il. Selon lui, l'attitude de la Corée du Nord pose un «dilemme» aux pays qui cherchent des mesures efficaces contre Pyongyang. Il a même précisé que Washington étudie de nouvelles «options», en plus de la diplomatie et de manœuvres américano-sud coréennes pour contraindre Pyongyang à fournir des comptes sur le torpillage de la corvette sud-coréenne. Ces déclarations de M. Gates interviennent au moment où l'ambassadeur sud-coréen, Park In-Kook, a remis une lettre à M. Claude Heller, le président du Conseil de sécurité, pour lui demander de sanctionner Pyongyang. Séoul veut «une action de la part du Conseil de sécurité proportionnelle à la gravité de la situation». Le «Mexicain» aurait entamé des consultations «pour donner une réponse qui convienne». Samedi, pour dissiper les inquiétudes, le président sud-coréen, Lee Myung-bak, a rassuré depuis Singapour qu'il «n'y aura pas de guerre généralisée dans la péninsule coréenne malgré les tensions croissantes dans la région». Il a, toutefois, tenu à préciser que le torpillage de la corvette ne fait aucun doute sur les intentions de Pyongyang. La Corée du Nord «a violé notre souveraineté et attaqué nos forces armées, ce qui fait clairement de ceci une provocation militaire», a-t-il déclaré. La Corée du Nord voit les choses sous un autre angle. Elle a de nouveau menacé de représailles en cas de condamnation aux Nations unies.