Les entraîneurs étrangers affluent désormais en grand nombre sur le championnat national. Un phénomène qui prend de l'ampleur. Un commentaire ? C'est un phénomène qui existe dans tous les pays du monde. La compétence n'a pas de frontière dans le football algérien. Il est de nature alors de voir des techniciens algériens travailler à l'étranger et notre pays accueillir des compétences étrangères. L'Algérie depuis son indépendance attirait les entraîneurs étrangers. C'étaient des techniciens qui ont marqué de leur empreinte le football algérien, à l'instar du défunt Rogov ou autres Zywotko. Actuellement, le problème se pose au niveau de la qualité des entraîneurs importés par les clubs locaux. Par mesure de populisme ou par besoin urgent de résultats, les clubs font appel à des compétences étrangères. Malheureusement pour notre football, on fait ramener des compétences moyennes. Ce qu'a fait le CS Constantine est néanmoins fabuleux. Il est vraiment intéressant d'être entraîné par un Roger Lemerre à la carte visite si impressionnante. Ce sont les techniciens de la valeur de ce dernier (Lemerre) qui pourraient servir notre football. Vous donnez l'impression de ne pas être d'accord avec la qualité des techniciens importés. N'est-ce pas ? Ce n'est pas forcément ce que je voulais dire. Mais il n'est pas normal tout de même qu'on nous ramène des entraîneurs étrangers au chômage depuis plusieurs années. Un entraîneur qui n'a pas travaillé depuis 2007 se trouve, d'un coup, à la tête d'un grand club est un problème. S'il était aussi bon, pourquoi n'a-t-il pas été sollicité dans son pays. D'autres techniciens recrutés ont connu des résultats catastrophiques dans les différents clubs maghrébins. Prenez l'exemple de l'Entente de Sétif. Elle fait ramener un coach limogé, la saison passée, par Hassania Agadir au terme de quelques journées seulement. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Je me demande quels sont les critères de sélection établis pour les entraîneurs venus de l'étranger. Le MCA, quant à lui, engage un entraîneur qui risque de ne pas être qualifié par la FAF en raison de l'absence des diplômes requis. L'Algérie ne sert-elle pas, selon vous, de tremplin pour certains techniciens peu connus pour décrocher par la suite des contrats lucratifs ? C'est une problématique sur laquelle il va falloir rapidement se pencher pour trouver des solutions. Alain Geiger, après avoir gagné un beau doublé avec l'ESS, devait être maintenu. Ce n'est pas normal qu'on le laisse partir. Le Suisse est allé en Arabie saoudite pour faire bénéficier un club de ce pays de ses compétences. Nos clubs travaillent dans l'anarchisme et l'archaïsme. Ne pensez-vous pas que cette nouvelle tendance chez nos clubs de recourir aux techniciens étrangers risque de décourager les entraîneurs locaux ? Soyez rassurer, ce ne sont pas des décisions irréfléchies de dirigeants ne connaissant rien de la chose footballistique qui vont démoraliser les coachs locaux. La preuve, les entraîneurs algériens poursuivent leur cycle de formation continue pour être à la page. Nous actualisons nos connaissances pour suivre les dernières innovations dans le match du coaching. N'aurait-il pas été plus judicieux de procéder à une association de compétences étrangère et locale pour faire bénéficier l'entraîneur du cru ? On ne peut pas associer de manière systématique des entraîneurs étrangers et locaux. Il y a des entraîneurs étrangers aux compétences très discutables qu'on ne peut se permettre d'être son adjoint ou son co-entraîneur. Pour mon cas, je ne peux accepter d'être dans le staff d'un technicien étranger de valeur moyenne. Me mettre cependant, aux côtés d'une grosse pointure comme Roger Lemerre serait une bonne chose. C'est une simple illustration et non pas un appel du pied pour les dirigeants du CSC. Qu'est-ce que vous préconisez pour barrer la route aux techniciens étrangers n'ayant pas les compétences nécessaires ? Il va falloir tout simplement fixer des critères fermes pour le recrutement des techniciens étrangers. Les responsables du football national se doivent de travailler dans ce sens. Il va falloir mettre la barre très haut. En termes plus clairs, nos clubs doivent importer des techniciens de (très) haut niveau en matière de diplômes, de palmarès et d'expérience.