Photo :Hacene Par Abdelghani Aïchoun Un nouveau «phénomène» va caractériser le championnat national «professionnel» cette saison. C'est le recours aux techniciens étrangers. Plus de la moitié des clubs de Ligue 1 et 2 ont recouru à des techniciens venus de France et d'ailleurs. Le dernier en date c'est le CS Constantine qui a engagé l'ancien sélectionneur de l'équipe de France et de Tunisie, le français Roger Lemerre. Une grosse pointure, comparativement à la majorité des entraîneurs étrangers, souvent inconnus au bataillon, recrutés par les clubs algériens. La question qui se pose, actuellement, est liée à la place de l'entraîneur algérien dans tout cela. Le recours aux entraîneurs étrangers veut-il dire que les présidents de clubs n'ont plus confiance en l'entraîneur algérien ? Il faut dire qu'en termes de résultats, il n'y a aucune règle là-dessus. Si, cette saison, le Champion d'Algérie, l'Entente de Sétif, était entraînée par le Suisse Alain Geiger, la saison passée, l'ASO Chlef qui a terminé l'exercice à la tête du classement était menée par Ighil Meziane. C'est dire que les entraîneurs algériens ont pu s'affirmer dans le championnat national tout autant que les étrangers. Au-delà, sur le plan continental, le recrutement d'un coach étranger n'a jamais pu être décisif. Les équipes algériennes n'arrivent pas, jusque-là, à se hisser au niveau des meilleurs clubs africains. En fin de compte, si les présidents de clubs préfèrent recourir de plus en plus aux entraîneurs étrangers, c'est beaucoup plus pour «calmer» leur galerie, souvent mécontente du fonctionnement de l'équipe et de ses résultats. De plus, au vu des expériences passées, il faut dire que le recours à un entraîneur étranger, payé très cher, parfois, est inutile quand on sait que ce coach ne va pas rester longtemps à la barre technique. Ajoutant à cela un comportement pour le moins «amateur» de la majorité des présidents de clubs. A ce titre, il y a lieu de citer certains exemples, comme la JS Kabylie ou le MC Alger, pour ne citer que ces deux là dont les premiers responsables se sont mis à recruter les joueurs, en prévision de la prochaine saison, alors qu'ils n'ont pas encore d'entraîneurs. Et ces derniers viendront, en dernier recours, pour travailler avec le groupe choisi par leurs présidents. Ce qui est complètement illogique. Ce qui conduit inéluctablement à des problèmes de résultats ou de conflits avec certains joueurs non utilisés par exemple. Dans ces cas-là, recruter un entraîneur étranger ne change pas beaucoup la donne. Ceci, sachant qu'un coach au CV intéressant ne viendrait pas travailler dans ces conditions. A moins, comme se fut le cas, il y a deux saisons, avec Hervé Renard à l'USM Alger, qu'il signe un contrat de plus d'une saison pour que l'entraîneur en question n'assume pas les résultats de sa première saison. Finalement, l'entraîneur, qu'il soit algérien ou étranger, est le parfait bouc émissaire quand les choses vont mal. Les différents clubs ne remettent jamais en cause le fonctionnement ou la stratégie établie. Les présidents optent souvent pour la solution de facilité, à savoir limoger un entraîneur pour recruter un autre, de préférence, étranger. En d'autres termes, le recours abusif aux coachs étrangers, même s'ils sont d'un niveau appréciable et ont drivé des clubs de première division dans les championnats européens, ne peut rien apporter au football national si les mentalités ne changent pas. Quand un président algérien recrutent l'ensemble de l'effectif pour qu'il se mette ensuite, à un mois du démarrage du championnat, à chercher un entraîneur, il est clair que ça sera une saison de perdu pour le club. Tout le problème est là…