Comment se déroule votre Ramadhan ? Je suis très organisé et mon temps est bien partagé. Durant ce mois sacré, je me consacre à mon travail, à ma famille et à ma foi. Je donne des conférences le soir et même le jour, à l'exemple de l'université d'été du Parti des travailleurs à laquelle j'ai participé. Je suis matinal. A 9h, je suis au bureau, même si je suis en congé. Je quitte mon travail aux environs de 18h30 et souvent grâce à un rappel à l'ordre de ma famille car je ne sens pas le temps passer. Durant le mois sacré, je ne change aucunement de tempérament. C'est le contraire qui se passe, pour la simple raison que je ne fume pas. Je me sens mieux physiquement. J'ai une conjointe qui est une excellente cuisinière. Elle maîtrise même des plats internationaux, américains, norvégiens, en plus de nos mets traditionnels. Elle a d'ailleurs été classée première dans un concours auquel elle a participé sur Facebook. Je dois confirmer que je suis simple sur le plan culinaire. J'ai plutôt une préférence pour les sauces blanches et les poissons. Mon épouse nous fait goûter parfois aussi à la H'rira marocaine, puisqu'elle avait passé quelque temps au Maroc. Le Bourek, c'est régulier et ce en plus du plat léger. Je connais le menu à l'avance, étant donné qu'on ne mange jamais seuls. On invite souvent des gens et ma table est tout le temps pleine de joie et d'enthousiasme. C'est ma conjointe qui fait les courses, car je ne sais pas acheter. Je suis plus porté sur les salades et les fruits et j'oublie l'essentiel. Décrivez-nous l'ambiance de vos soirées durant ce mois... J'accomplis d'abord les prières surérogatoires soit à la maison soit à la mosquée et ensuite je rejoins mes amis qui sont d'anciens ministres, des magistrats, des conseillers en droit international, des officiers de l'armée, pour plonger dans des débats très riches et parfois houleux en vue d'aborder diverses questions d'actualité nationale et internationale. C'est un excellent mois d'enrichissement spirituel et intellectuel qui nous permet de nous rencontrer et d'apprendre les uns des autres. Tout le monde s'accorde à dire que notre économie prend un sacré coup durant ce mois... Oui, la situation est dangereuse durant ce mois. Il y a un ralentissement du rendement de l'ordre de 35%. C'est dû aux mauvaises habitudes nées de ce mois, surtout le manque de travail et le gaspillage. Ce problème culturel doit être traité sérieusement, car il y va de la santé de notre Trésor public. Je vise d'abord les chefs qui sont souvent absents de leurs bureaux. Pour confirmer cela, j'ai fait un test en appelant 20 P-DG. Seuls 6 ou 7 ont répondu présents. L'économie algérienne, je l'ai dans le cœur, alors j'incite les gens à faire plus d'efforts, à dormir moins et à donner davantage pour ce pays. Quelle est la meilleure façon d'être solidaire durant ce mois ? Je suis contre le listing et les couffins et favorable à la méthode du paiement par chèque de façon discrète pour ne pas toucher à l'honneur du citoyen. C'est une mauvaise image du pays ayant des moyens financiers faramineux. Le couffin, c'est mauvais signe. J'ai un cœur sensible et je pleure rapidement devant la détresse humaine. Ma formation aux Nations unies m'a poussé à me verser dans l'humanitaire. Je suis très connu dans l'assistance de par certaines actions à caractère social et humanitaire. D'ailleurs régulièrement, je repère des pauvres et je leur fournis des aides à travers des mandats que je dépose moi-même à la poste, surtout à l'approche de l'Aïd. Je suis aussi solidaire avec les ouvriers de Net Com. Je consacre toujours un petit budget pour les nécessiteux en commençant par mes proches.