Cette pratique millénaire qu?est le jeûne est recommandée par presque toutes les religions, même les plus primitives. Le jeûne est pratiqué selon divers rites par tous ceux qui aspirent à une élévation spirituelle. C?est une façon très noble, bien que particulièrement contraignante, de purifier son âme et de se rapprocher ainsi de son Créateur. Il consiste notamment à se priver volontairement de toute nourriture et de plaisirs terrestres. Le ramadan est ainsi. L?islam recommande, durant ce mois sacré, de s?abstenir de manger et de boire du lever au coucher du soleil, ainsi que de toute relation sexuelle, de regards concupiscents, de proférer des paroles inconvenantes, de se mettre en colère. Les musulmans sont tenus de ne rien changer à leurs habitudes, si ce n?est en pratiques surérogatoires de dévotion. Ils sont censés redoubler d?ardeur dans leur travail, de rivaliser en actes de charité, de ne pas gaspiller leur argent en débauche de nourriture. Mais qu?en est-il dans la réalité ? Las ! Le ramadan, tel que pratiqué dans nos sociétés, est aux antipodes des commandements divins. Plusieurs jours avant l?approche du carême, les femmes s?affairent plus qu?elles ne le font au cours de toute l?année, à préparer des gâteaux, des salaisons, à faire provision de toutes sortes de victuailles. C?est le mois où la famille algérienne dépense le plus. Parfois, trois à quatre fois le montant d?un revenu moyen. Outre la chorba quotidienne qui est servie dès la rupture du jeûne, il y a aussi le bourek assorti de diverses manières, farci de viande, de poisson, de poulet etc. Trois à quatre plats sont ainsi apprêtés, mais comme les jeûneurs ont souvent les yeux plus gros que le ventre, ce sont surtout les poubelles qui se régalent. (à suivre...)