Quel bilan faites-vous de la réunion de dimanche dernier du forum des présidents de club ? La réunion s'est déroulée dans une ambiance de responsabilité. Les 22 présidents présents à la réunion ont montré qu'ils sont conscients des défis qui nous attendent. La complexité et la sensibilité de la phase que nous traversons exigent de nous une prise de conscience et une solidarité pour pouvoir atteindre les objectifs tracés. Il était constaté la défection de certains présidents à la réunion. Es-ce une façon pour eux d'exprimer leur opposition à la démarche du FCP ? Leur absence n'est pas un signe d'opposition. Bien au contraire, tout le monde adhère à la démarche du FCP. Les présidents absents, à l'instar de ceux du CR Témouchent et de la JS Saoura, m'ont exprimé leur soutien et leur adhésion aux revendications du Forum. Et afin de vous prouver mes propos, le président du CSC, bien que son club ait bénéficié de l'aide de la Sonatrach, y a assisté en signe de soutien au FCP. Quelles sont vos revendications ? Nous souhaitons la mise en place des voies de communication avec les autorités du pays pour exprimer nos soucis et les difficultés vécues par les clubs depuis le lancement du professionnalisme. Nous appelons aussi à la fin des disparités en matière de subventions étatiques. Les aides octroyées par l'Etat doivent être équitables. Tous les clubs professionnels doivent percevoir le même montant. Il faut aussi trouver une solution pour les SSPA qui sont toutes déficitaires. Nous souhaitons aussi la vulgarisation de l'intégration des autres clubs par les entreprises publiques. L'initiative de la Sonatrach et ses entités doit servir de modèle. L'appel au retour des entreprises publiques est un message fort de votre part quant à l'échec du projet de professionnalisation du football national... Oui, c'est un constat d'échec. On ne peut pas le nier. La FAF nous introduit hâtivement le professionnalisme. Or, l'environnement économique et social du pays n'offre pas les ingrédients nécessaires pour la professionnalisation de la discipline. Il fallait, dès le début, associer les clubs avant de se lancer dans ce projet. C'est dire que l'appel au retour des entreprises publiques n'est qu'une étape intermédiaire en attendant de réunir les conditions nécessaires pour se lancer dans le professionnalisme. Les clubs ont vraiment souffert ces deux dernières saisons. On a essayé de nous faire endosser la responsabilité de l'échec. Et pourtant ce n'est nullement la faute aux présidents. Prenez les cas de l'USM Blida et du MC Saïda, deux prestigieux clubs qui n'ont pas trouvé preneurs malgré l'ouverture de leurs capitaux. A l'exception de Haddad qui a fait montre de bonne volonté en reprenant l'USMA, les autres clubs risquent de ne pas trouver preneur. Aucun investisseur ne mettra en jeu son capital dans des entreprises peu fiables. Que comptez-vous faire pour concrétiser vos requêtes ? En raison de la position du ministre de la Jeunesse et des Sports qui n'a pas daigné répondre à nos sollicitations, nous allons saisir le Premier ministre. Nous espérons trouver une oreille attentive. Il faudra également instaurer une commission interministérielle pour réfléchir sur une nouvelle stratégie pour le football algérien. Et si vos doléances ne sont pas satisfaites ? Nous boycotterons le championnat. Les présidents de club ont approuvé cette mesure si jamais les choses resteront en l'état. Et croyez-moi, nous sommes décidés à aller au bout de notre logique. Nous nous réunirons le 4 septembre pour faire le point de la situation et éventuellement officialiser le boycott.