2.000 personnes, dont 19 députés représentant les différents groupes parlementaires, ont manifesté lundi soir, en raison de la chaleur, à Koweït-city, sous le thème « le peuple est la source de la souveraineté ». Leur leitmotiv ? Le rejet de la modification de la loi électorale de 2006 que le gouvernement juge non conforme. « Tous les experts consultés par le gouvernement ont estimé que cette loi violait la Constitution », déclarait récemment dans une conférence de presse, cheikh Mohammed Abdallah Al-Sabah, le ministre de l'Information. « L'opposition boycottera les prochaines élections si le gouvernement touche à cette loi qui divise le pays en 5 circonscriptions, contre 25 précédemment, préviennent ceux qui ont pris la parole lors de cette manifestation. « Tout changement à la loi électorale de 2006 doit être au préalable débattu par le Parlement après la dissolution de l'Assemblée actuelle et l'organisation d'élections anticipées », disent-ils. Selon Mohammad Al-Dallal, un député, la volonté du gouvernement de modifier la loi électorale « n'est pas moins grave que l'invasion irakienne » en août 1990 « Le gouvernement ne peut pas aujourd'hui falsifier les élections, c'est pourquoi il veut imposer par la force un nouveau découpage électoral », dit-il, tout en répétant son allégeance à l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, son désir d'un « émirat constitutionnel » avec un gouvernement issu des élections et l'amorce de vraies réformes politiques. A la suite d'une série de manifestations contre la corruption, le pouvoir a dissous en décembre 2011 le Parlement, élu deux ans plus tôt. Par une décision sans précédent, la Cour constitutionnelle a invalidé le 20 juin les élections de février remportées par l'opposition islamiste, dissous le Parlement et rétabli celui de 2009, favorable au gouvernement. Ce parlement n'est, cependant, pas arrivé à se réunir, faute de quorum. L'opposition veut sa dissolution et l'organisation d'élections anticipées. Les analystes se demandent si les jeunes koweitiens qui avaient, dès 2009, lancé le mot d'ordre « dégage », contamineront ceux des autres monarchies ? Le Premier ministre, Nasser Al-Mohammad Al-Ahmad Al-Sabah, a fini par céder à la pression de la rue : il a démissionné sous les « adieux » d'une foule de 90 000 personnes.