L'opposition syrienne armée concentre, depuis quelques jours, ses attaques contre l'armée de l'air dans le but d'affaiblir les forces loyales au président Bachar al-Assad. Un changement tactique ? Les insurgés, qui affirment, cependant, avoir détruit une dizaine d'hélicoptères et d'avions, ont annoncé, également ,la prise du principal bâtiment d'une base aérienne à Boukamal. L'aéroport militaire de Hamdane a été attaqué. A Idleb, au Nord du pays, la bataille continue de faire rage. De son côté, l'agence Sana a affirmé, hier, que les troupes du régime ont détruit plusieurs positions des groupes « terroristes » dans les provinces d'Idleb et d'Alep. Elle a ajouté que 225 personnes, dont les mains n'avaient pas été souillées de sang, ont été libérées. Alors que le combat sur le terrain se poursuit entre l'armée, déterminée à remporter la victoire, et les insurgés, le front diplomatique se caractérise par la montée au créneau de la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est ainsi attaqué, hier, au pays arabes et aux Occidentaux qui demandent que le président syrien soit le premier à appliquer le cessez-l- feu et à retirer ses troupes des grandes villes. « Cela c'est un schéma totalement irréalisable. Ou bien les gens sont naïfs ou bien il s'agit d'une sorte de provocation », a déclaré M. Lavrov, depuis Moscou. Une telle prétention équivaudrait, selon lui, à demander la « capitulation » du régime baasiste, demande que ni les Occidentaux ni les Arabes ne sont, à son avis, en droit de formuler. Le chef de la diplomatie russe a, notamment, souligné que ses remarques ne visaient pas à soutenir le régime syrien, mais ne faisaient que refléter la réalité quotidienne sur le terrain. La Chine, un autre membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies soutenant la Syrie a, par contre, exprimé, avant-hier, son inquiétude croissante au sujet de la dégradation de la situation humanitaire dans ce pays. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a fait part de ces inquiétudes par téléphone au nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, entré officiellement en fonction, hier. M. Yang a, toutefois, souligné l'importance d'un dialogue politique entre Syriens, comme seule voie pour trouver une issue à la crise.