Un vibrant hommage a été rendu, hier, au moudjahid Abderrahmane Benhamida. L'homme a été désigné le 25 septembre 1962 ministre de l'Education nationale, lors de la constitution du premier gouvernement algérien. Une mission et non des moindres en l'absence d'un environnement adéquat et des moyens humains et matériels permettant l'ouverture d'une véritable institution éducative algérienne. « Il a réussi à mettre en place, en un temps record, une école algérienne digne des objectifs inclus dans la déclaration de novembre », ont souligné, hier, ses amis de combat au forum d'El Moudjahid, à l'occasion d'une journée commémorative organisée à la veille de la rentrée scolaire. Intervenant en tant que formateur chargé de recenser, au lendemain de l'indépendance, les Algériens lettrés pouvant enseigner aux élèves les langages fondamentaux, le directeur général des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi a souligné que M. Benhamida a accompli une mission inédite. En moins d'une semaine, entre la constitution du gouvernement, le 25 septembre 1962, et le 1er octobre de la même année, jour de la première rentée scolaire algérienne, il a su comment réunir les conditions matérielles et humaines pour assurer une place pédagogique à tous les Algériens désirant être scolarisés. La tâche ne fut nullement aisée. L'armée française avait, à l'époque, tout détruit ne laissant aucun héritage matériel permettant à l'école algérienne de se reconstruire. L'OAS a pris le relais après la signature des Accords d'Evian, en adoptant la politique de la terre brûlée. Avant l'occupation de l'Algérie, 80% des Algériens étaient instruits. La tendance s'est inversée. L'occupation française a fait de la quasi-totalité des Algériens une population d'analphabètes. Au lendemain de l'indépendance, le nombre d'enseignants était insignifiant par rapport aux besoins de la population en matière d'éducation et de formation. L'université d'Alger ne comptait que 400 étudiants algériens et 6.000 étudiants européens. « Abderrahmane Benhamida, intellectuel et homme politique, militant de la première heure de la guerre de Libération nationale, a su relever le défi », reconnaissent ses amis, en l'occurrence MM. Laïd Lachegar, Salah Benkobi et Mustapha Fettal. Il a pu, à la faveur de l'indépendance, donné un nouveau souffle à l'école algérienne, tout en modifiant le contenu des programmes dispensés au temps de l'occupation qui glorifiaient l'histoire de la France.