A travers la nomination d'un nouveau ministre à la tête du secteur, en la personne de Abdelaziz Ziari, les syndicats relevant de la santé publique espèrent tourner la page des débrayages et reprendre le processus des négociations. Le docteur Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), déplore la situation actuelle du secteur caractérisée par la rupture « totale » du dialogue depuis presque une année. Il appelle le nouveau ministre quant à l'urgence de prendre en charge trois principaux dossiers : relever le système de santé, rétablir le dialogue social et abroger les deux arrêtés ministériels relatifs à l'organisation des concours, « concoctés sans concertation aucune ». Sur ce point précis, le SNPSSP revendique la promulgation de l'arrêté portant organisation du concours de passage de grade de praticien spécialiste assistant au grade de praticien spécialiste principal, de même que la mise en application des mesures incitatives concernant le service civil. Le syndicat appelle, d'autre part, au respect du reste des points inclus dans la plateforme de revendications, pour ne citer que ceux concernant l'amendement du statut particulier, la suppression de discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%), ainsi que la révision indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le ministère et le syndicat. Le même point de vue est exprimé par le docteur Lyès Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Celui-ci estime que « le secteur connaît des problèmes de fonctionnement et de mauvaise gestion, ce qui a conduit à une mauvaise prise en charge des malades ». Sur sa lancée, il ajoute : « Les choses doivent être reprises en main afin de redresser la situation de ce secteur vital ». Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) souhaite, lui, la poursuite des chantiers lancés par l'ancien ministre, Ould Abbès, à savoir l'« application des dossiers finalisés », précise le SG du syndicat, Lounès Ghachi. Pour ce dernier, l'ex-ministre a fait ce qu'il devait faire, et on ne peut tout faire en un laps de temps aussi court. « Il a osé aborder des dossiers tabous à l'image de la promulgation des statuts, et ça on doit le lui reconnaître », estime-t-il. Les psychologues de la santé publique insistent, eux aussi, sur l'« ouverture d'un dialogue franc et constructif », indique le syndicat national des psychologues (Snapsy). Le nouveau ministre, lors de sa prise de fonctions, a promis d'impulser une nouvelle dynamique à ce secteur précisant qu'il va assurer la continuité et la collaboration avec les partenaires.