La grève illimitée à laquelle a appelé le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a été largement suivie à l'échelle nationale, selon le secrétaire général de l'organisation syndicale, Mohamed Yousfi. Contacté hier par le Temps d'Algérie, il s'est dit très satisfait de la forte mobilisation de la corporation enregistrée au premier jour du débrayage, «malgré les mesures répressives engagées par les pouvoirs publics dans l'objectif de casser le mouvement». Le taux de suivi a atteint les 100%, selon le même interlocuteur, dans certaines wilayas, dont celle de Tiaret. Le taux de suivi est par ailleurs de 70% à Alger et Tizi Ouzou. Il est de 75% à Ghardaïa, 80% à Blida, Tébessa, Mila, Oum El Bouaghi, 90% à Chlef et Tlemcen, 60% à Ouargla et de 70% à Annaba. Initialement prévue pour le 15 avril, la grève a été reportée d'une semaine en raison du deuil national décrété après la mort du premier président de la République Ahmed Ben Bella. «La grève est notre dernier recours, a ajouté le syndicaliste, face à la politique de fuite en avant adoptée par le ministre qui encourage les praticiens de la santé à rejoindre le privé ou l'étranger». Le Dr Yousfi a réitéré l'engagement de la corporation à aller jusqu'au bout de ses revendications. Une détermination appuyée par trois autres syndicats autonomes du secteur, formant ainsi l'intersyndicale de la santé. Outre la grève du SNPSSP entamée hier et celle du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) annoncée pour les 7, 8 et 9 mai, l'intersyndicale qui regroupe également le Syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY) et le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM), compte organiser plusieurs mouvements de protestation. La grève, a rappelé le SG du SNPSSP, porte sur la même plateforme déposée le 19 février dernier. Il s'agit de l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%), ainsi que la révision indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le SNPSSP. Les contestataires demandent également la promulgation de l'arrêté interministériel signé depuis octobre 2011 et portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au grade de praticien spécialiste principal, de même que la mise en application des mesures incitatives concernant le service civil. Ils exigent, d'autre part, l'octroi d'un quota national de logements de fonction au profit des praticiens spécialistes de la santé publique et la facilitation de l'accès aux autres formules de logements. Pour rappel, le SNPSSP organise aujourd'hui un rassemblement devant le ministère de la Santé.