Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, qui a donné le coup d'envoi de la rentrée scolaire depuis le collège d'enseignement moyen Mohamed Chouiter à El Biar, a annoncé la réception de huit lycées dans les trois prochains mois à travers les wilayas enregistrant une surcharge des classes. « Nous allons étudier avec les walis des régions concernées par la surcharge dans les établissements scolaires les moyens de pouvoir finaliser la construction de huit lycées dans un délai qui ne devrait pas dépasser trois mois », a-t-il déclaré, rappelant que des solutions palliatives seront trouvées en concertation avec les directeurs de l'éducation des wilayas touchées pour pallier la surcharge, notamment au niveau des lycées. Le ministre a rappelé que, selon les normes de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), le nombre d'élèves dans une classe ne doit pas dépasser 33. Dans les dix wilayas concernées par la surcharge, le nombre d'élèves dans une classe est entre 39 et 40. Par ailleurs, M. Baba Ahmed a indiqué qu'une réunion avec les partenaires sociaux de l'éducation (syndicats) est prévue prochainement afin de discuter « par priorité » des doléances des travailleurs du secteur. Les syndicats espèrent trouver une oreille attentive à leurs préoccupations, d'autant plus qu'un autre problème, non des moindres, s'est greffé aux nombreux dysfonctionnements pénalisant aussi bien l'élève que l'enseignant. Plusieurs communes du pays souffrent, en effet, de la surcharge des classes. Les établissements d'enseignement secondaire, qui comptait précédemment 1,2 million élèves, enregistrent aujourd'hui un surplus de 200.000. Une charge difficile à contenir étant donné l'insuffisance des infrastructures existantes et le retard dans la réception de nouvelles structures, les lycées en particulier. Pour les syndicats du secteur, l'école algérienne n'a jamais connu une pression pareille. Les lycées croulent sous le flux des nouveaux lycéens, issus des deux cohortes. Larbi Nouar, président du Cnapest, ne cache pas sa crainte. Anticipant sur les conséquences de cette situation, il estime que certains élèves et enseignants feront les frais de ce problème, d'autant plus que cette vague, admise en 1ère année secondaire, durera trois années. « Les enseignants paieront de leur santé et les élèves de leur scolarité, puisque l'approche par compétence adoptée par la tutelle ne donnera aucun résultat sans le respect du ratio de 25 ou 30 élèves par classe », a-t-il souligné. Les nouvelles zones d'habitation urbaines sont le plus confrontées à ce phénomène, à l'exemple des communes de Tessala El Merdja et Gué de Constantine. Les collégiens admis et inscrits en 1ère année secondaire filière lettres au lycée Bahia Hidoune à Gué de Constantine, ont été obligés, au premier jour de la rentrée, en raison du surplus d'élèves inscrits, d'entamer les études secondaires dans l'école primaire Mohamed El Djermani distance de plusieurs centaines de mètres de leur établissement. Cette mutation provisoire n'a pas manqué de susciter la grogne des parents. Pris au dépourvu, les nouveaux lycéens ont dénoncé le comportement discriminatoire de l'administration de leur lycée, qui a muté les élèves des six classes littéraires au profit des élèves des classes scientifiques. Conçu initialement pour un millier d'élèves, le lycée Bahia Hidoune en compte largement plus dont 836 inscrits en 1ère AS à raison de 49 élèves par classe. Selon les syndicats du secteur, la situation dans la commune de Birtouta dépasse tout entendement avec un lycée pour 2.500 élèves. Pour réduire la pression et la tension pesant sur les classes de la 1ère AS, le SG du SNTE, Abdelkrim Boudjenah, a proposé le rachat (passage en 2e AS) des recalés de la 1ère AS ( 2011-2012). « Une proposition demeurant sans écho envenimant davantage la situation », selon M Boudjenah.