Une cinquantaine de sociétés turques parmi les plus performantes, séjourneront à Alger du 15 au 18 septembre 2012 dans le cadre d'une mission économique organisée par la Chambre du commerce d'Istanbul. L'information était dans l'air. La coopération algéro-turque dans le domaine du textile prend désormais forme. Le gouvernement algérien projette la création de deux complexes textiles, un à Béjaïa et l'autre à Relizane en partenariat avec des entreprises turques qui devront travailler en coordination avec 54 entreprises publiques pour la production des textiles et la confection de vêtement. Une cinquantaine de sociétés turques parmi les plus performantes séjourneront à Alger du 15 au 18 septembre 2012 dans le cadre d'une mission économique organisée par la Chambre du commerce d'Istanbul. Une bouffée d'oxygène pour un secteur à l'agonie et en friche qui a constitué une opportunité pour les Chinois mais aussi pour le marché de la fripe qu'une loi pour son interdiction, votée en séance plénière dans le cadre de la loi de finances 2012, n'a pas réussi à venir à bout de ce juteux filon. Une filière qui faisait aussi l'affaire des petites bourses laminées par une flambée des prix qui n'a en définitive épargné aucun secteur d'une économie nationale qui reste à structurer. La partie est cependant loin d'être gagnée tant les dégâts ont pris une ampleur considérable. Le secrétaire général de la Fédération du textile demeure toutefois optimiste et voit cette initiative plutôt d'un bon oeil. «L'intérêt qu'affichent actuellement de grands groupes turcs pour produire des vêtements en Algérie ne peut que me réjouir, car cela permettra d'améliorer nos capacités de production et de faire face, un tant soit peu, à la rude concurrence des produits asiatiques qui inondent notre marché. Le secteur du textile, comme toute l'industrie nationale, a besoin de capitaux étrangers mais surtout de savoir-faire. Et les Turcs, à ma connaissance, n'en manquent pas. Ils font partie des rares pays qui ont su et pu préserver leur outil de production, et résister à une concurrence des plus féroces du textile chinois», estime Amar Takjout. Contacté par nos soins, il nous livrera quelques détails sur ces deux projets (Béjaïa et Relizane) que l'on peut considérer comme «pilotes» lesquels doivent être implantés dans deux régions dont l'espace économique se limite à une industrie manufacturière pratiquement à l'état embryonnaire. «Elles pourront bénéficier du savoir-faire turc dont la réputation dans le domaine du textile n'est plus à faire, et répondre aux normes internationales d'ici l'horizon 2013», a-t-il fait remarquer. Ce partenariat qui doit se faire en plusieurs étapes consistera dans un premier temps à privilégier l'exportation puis dans un second temps à accéder au marché national. Le marché de l'emploi doit, en principe, tirer des dividendes de cette association dans ces deux wilayas qui souffrent terriblement du chômage. «L'entreprise Alcost, qui est implantée à Béjaïa, spécialisée dans la confection de l'habillement, qui compte actuellement 500 salariés, doit voir ses effectifs atteindre 2500 à 3000 travailleurs tandis que celle de Relizane, spécialisée dans les sous-vêtements, qui tourne actuellement avec 200 salariés, devrait en compter entre 1200 à 1500 d'ici 2013», nous a confié le président de la FNT. Au-delà de cette année c'est en amont que doit se répercuter les fruits de cette expérience pour asseoir définitivement l'industrie textile algérienne sur des bases assainies et solides. Améliorer la qualité de ses produits, parachever sa mise à niveau et la hisser aux normes internationales...