« Le salon connaît une très belle affluence cette année. C'est très satisfaisant pour nous et notre équipe, l'enceinte de ce salon est le lieu idéal pour y organiser cette manifestation, et ce, malgré un taux d'humidité très élevé. L'effort que nous avons fourni a payé. Dès le matin, il y a eu du monde, à tel point que nous avons ont eu du mal à gérer la clientèle », explique Bilal Demirlikan, gérant de la maison d'édition turque « Kaynak ». Dans cette même optique, un autre gérant d'une maison d'édition égyptienne affirme : « On ne nous a pas communiqué le nombre exact de visiteurs dénombrés au cours des deux journées de ce salon, mais j'ai entendu parler de 10.000 entrées. C'est énorme ! » Accompagnés de leurs parents, les enfants s'attardent longuement au niveau des stands réservés aux livres d'enfants, affichant un grand intérêt pour toutes les publications exposées. « Souvent attirés par les couleurs et les formes originales des ouvrages, ils demandent ardemment à leurs parents de leur en acheter quelques uns », a affirmé Abderrezak Ouyedder, directeur des éditions Houma, une entreprise d'édition, d'importation et de distribution du livre, présente régulièrement au SILA. Pour ce gérant, avoir un stand d'exposition de livres dans un salon international peut « contribuer aux efforts déployés dans le but de promouvoir la lecture, d'autant qu'elle a quelque peu subi les effets de l'essor fulgurant pris par Internet ». Familiariser l'enfant avec le livre et le lui faire parvenir « constitue assurément notre plus grand défi », dira Mokrane Madani, gérant de la maison d'édition algérienne « EDIF 2000 » ajoutant que « nous savons, du fait que l'enfant est l'adulte de demain, qu'il est vital de lui faire inculquer le goût de la lecture dès son plus jeune âge, car un enfant qui lit nous rassure quant à l'avenir ». A cet effet, M. Madani explique sa démarche qui consiste à coéditer avec la prestigieuse maison d'édition de dictionnaire « Le Robert », un dictionnaire didactique spécial Algérie, intitulé « Le Robert des écoles, mon dictionnaire », cédé au prix de 600 DA. Plus de 1.000 titres sont exposés au stand de cette maison d'édition a précisé son gérant, soulignant que les thèmes inhérents aux publications sont variés (contes, histoires...), avec toutefois une prédominance de l'aspect éducatif et pédagogique. Il a en outre mis l'accent sur le fait que certaines publications exposées permettent à l'enfant d'apprendre tout en s'amusant, citant en guise d'illustration le jeu de lettres (l'esprit du jeu d'échecs avec des lettres) ou alors un livre contenant de nombreux jeux éducatifs, lesquels ont pour finalité de permettre aux enfants d'apprendre à compter jusqu'à cent. Sur un tout autre volet, il a indiqué que d'autres publications sont en mesure de susciter la curiosité scientifique chez l'enfant ainsi que son imagination, et qui permettent de stimuler l'intérêt de l'enfant pour des domaines encore sujets aux découvertes comme les planètes ou l'espace de façon générale. Avec des éditeurs arabes Scrutant les publications exposées au niveau du stand, un jeune couple, accompagné de ses deux enfants en bas âge, nous a assuré qu'il veille à inculquer à sa progéniture le goût de la lecture. « Une valeur en train de se perdre », a-t-il noté avec une pointe d'amertume. Véritable phénomène de société, les petits dictionnaires de poche, rédigés en arabe et français, ont envahi les rayons des stands. Il faut dire que ce genre de livres s'est développé ces dernières années, séduisant même les plus réfractaires à la lecture. Autre succès de ce salon, selon Mohamed T., un gérant de la maison d'édition « Laàbiqan » de l'Arabie Saoudite, les romans de Ayad El Karani à savoir « La plus heureuse des femmes dans le monde » et « Ne sois pas triste », qui se vendent comme de petit pains, avec pour le prix de 400 DA. Ce succès s'expliqué par la structure narrative de ces livres, aux chapitres très courts et aux rebondissements incessants. Un cocktail parfait pour tenir le lecteur en haleine. Par ailleurs, et comme chaque année, les femmes s'enquièrent des livres de cuisine qui envahissent le marché algérien. C'est le cas de Fatiha Azi, une femme au foyer qui confie avoir « craqué » pour la sélection des livres de cuisine de Noufissa El Kouch, une célèbre traîteuse marocaine. « Ses livres connaissent un engouement populaire particulier de la part des nombreux adeptes de l'art culinaire », nous dira Raouf, un jeune vendeur au stand de Dar El Houda (Algérie). Certaines clientes affirment : « La cuisine marocaine est l'une des plus variées au monde. Riche en couleurs et en saveurs, elle a longtemps été valorisée par le biais des ouvrages publiés. Dans notre société actuelle, les femmes sont très actives et ne prêtent plus aussi souvent l'oreille aux recettes de leurs aïeux. Or la cuisine maghrébine est retransmise oralement de générations en générations, auprès de grands-mères et des mères qui s'évertuent à laisser une trace de cette gastronomie ». Outre les ouvrages scolaires, littéraires, scientifiques et universitaires, français pour l'essentiel, et les ouvrages pour enfants, les lecteurs peuvent visiter les 9.000 mètres carrés consacrés aux stands d'éditeurs arabophones, dont une grande majorité se spécialise dans le livre religieux, à travers des livres, mais également des cassettes, VCD et CD.