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Peut-on parler d'un tel marché du livre numérique en Algérie ? Débats - L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) en fait son thème de rencontre
A une ère où l'on parle que de tablettes, de notebook et de support électronique de livre électronique, ce dernier ne représente que 20 % des ventes. Le développement de l'e-book suscite à ce jour des politiques et des programmes dans les grandes économies. Mais qu'en est-il dans les pays en émergence ? Une question qui a inspiré M. Octavio Kulesz, éditeur et consultant argentin, pour la célèbre étude qu'il a menée dans tous les pays en voie de développement. Présent à la première table ronde organisée par l'AARC, qui s'est tenue dans l'après-midi de vendredi dernier, ce conférencier a exposé les blocages que connaissent ces pays pour le lancement du livre numérique. « La disponibilité des supports numériques, tels que les tablettes et les i phones, favorise la progression d'un tel marché » a-t-il précisé. Selon ce dernier, l'exemple brésilien est à suivre puisque « afin de préparer un marché pour le livre électronique, l'Etat brésilien a distribué des tablettes aux étudiants, histoire de les habituer au livre électronique ». Dans l'Afrique subsaharienne, les éditeurs visent plutôt les applications pour i phones et smart phone, selon les propos de M. Octavio K. « Il existe plus de téléphones portables que de personnes dans certaines régions, or les tablettes ne trouvent pas leur public jusqu'à présent » note-t-il. En Tunisie, le livre électronique et la création de contenu numérique ont été timidement entamés par la maison d'édition Sanabil Med, représentée par Mme Sana Ghenima, P-DG de l'entreprise. Celle-ci a expliqué qu'« il est très difficile de lancer l'édition numérique en l'absence de ce commerce. Nous avons-nous-mêmes été contraints de conventionner avec des maisons européennes et d'aller chercher des marchés dans les pays du Golfe pour pouvoir continuer notre chemin ». Le payement électronique représente, certes, un immense obstacle pour l'Algérie, mais est-il le seul élément qui empêche son émergence ? « Nous restons devant l'incapacité de lancer l'édition numérique en Algérie tant que l'Etat ne subventionne pas le livre électronique et ses supports » a annoncé M. Amar Aribi, président de l'Association nationale de l'édition numérique. A la grande surprise du public qui ignorait l'existence d'un quelconque éditeur numérique. L'information a été bel est bien confirmée auprès d'un spécialiste de l'édition et professeur à l'université d'Alger 2, M. Rabeh Allahom affirme qu'« il n'existe en Algérie aucune maison d'édition numérique telle qu'elle est définie par les professionnels de l'édition ». Le lancement de l'édition numérique attendra en Algérie, comme dans les pays du monde arabe, la création de toute une chaîne qui mènera le livre de la conception basique aux différentes applications selon les besoins du marché. M. Octavio Kulesz a aussi insisté sur l'importance de la promotion et de la vente par internet. « Il existe aujourd'hui des groupes qui concurrencent les géants américain tels que e-Bay et Amazon ». La présence de personnel qualifié n'étant pas un problème pour l'Algérie qui forme chaque année des ingénieurs en informatique et en électronique capables de travailler pour les entreprises multinationales, le premier souci demeure le payement électronique.