Deux chercheurs algériens viennent d'être honorés, ce jeudi, à Alger, pour l'ensemble de leurs travaux dans la recherche scientifique, par le ministère de l'Enseignement supérieur et le secrétariat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques. Il s'agit de Naïma Belhaneche, spécialisée dans l'environnement, notamment, et Mohamed Si Amer, versé dans le froid et les énergies renouvelables. Les deux chercheurs, en outre, figureront, à partir du mois prochain, dans la trentième édition du Marquis Who's Who Publications, une référence biographique américaine créée en 1899, qui recense les plus importantes compétences mondiales dans le domaine, particulièrement de la recherche scientifique. Cela dit, malgré cette reconnaissance nationale et internationale, le chercheur scientifique algérien est toujours confronté, confie Mme Belhaneche, aux mêmes problèmes, à savoir les blocages administratifs, le manque d'équipements, de laboratoires et de documents et références scientifiques. « Sans oublier la non-commercialisation de nos produits de recherche sur le marché », précise-t-elle. Ce qui signifie que les nouveaux matériaux spécifiques qu'elle a créés, à base de matières plastiques recyclées, risquent de rester longtemps dans les tiroirs...à moins que des entreprises étrangères lui fassent une offre, vue que ses découvertes sont diffusées dans des publications internationales. « Le problème qui se pose, c'est qu'il y a un manque de confiance entre le chercheur et l'entreprise, il n'y a pas de passerelle entre cette dernière et l'université. Et puis, il faut dire que l'entreprise algérienne a peur du changement. Pour que le chercheur ne soit pas marginalisé, il y a toute une mentalité à changer », estime-t-elle. Pour sa part, M. Si Amer, qui travaille sur de nouveaux réfrigérants respectueux de l'environnement, assure que ses produits ne sont pas suffisamment connus pour être commercialisés. « Il est encore trop tôt pour l'affirmer. Mais j'ai pu décrocher des partenariats grâce à deux entreprises algériennes, lors d'un séminaire, pour la conception et l'élaboration de laboratoires, entre autres », dit-il. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa, quant à lui, a rassuré ces chercheurs en affirmant que les scientifiques algériens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, sont les partenaires stratégiques dans l'élaboration et l'application du plan prospectif et du système de statistiques. « Tout chercheur algérien qui s'inscrit dans les objectifs de notre secteur ministériel obtiendra un chèque en blanc pour le financement de ses travaux et l'acquisition des moyens qui lui sont nécessaires », conclut-il.