La famille du karaté algérien vient de perdre un des fondateurs de cette discipline en Algérie. Sensei Zoubir Benmerdja, 5e dan, est décédé le 27 septembre dernier à l'âge de 65 ans à l'issue d'un combat contre une maladie qu'il a mené avec courage. Ravi aux siens, le défunt a laissé des souvenirs qui resteront gravés dans la mémoire de tous ses proches et particulièrement ses amis du tatami. Il était un personnage dont le nom était intimement lié au karaté. Ses amis lui reconnaissent son amour et son obstination à développer cette discipline. « Tu as sillonné le monde pour acquérir et approfondir tes connaissances en karaté, auprès des grands experts japonais, pour devenir ce que tu étais avant ton grand départ : l'un des plus grands experts de notre discipline en Algérie et même en Afrique, ayant le sens de la pédagogie. Tu as été un formateur inné, un éducateur émérite, un arbitre exemplaire et un père pour tous les athlètes que tu as formés sur tout le territoire national », témoigne son ami de toujours, Ahmed Ould Hamouda, arbitre international, qui l'a connu dans les années 1970, lors d'un entraînement de karaté. Attristé, aâmi Ahmed a raconté que Sensei Zoubir Benmerdja « a consacré les meilleurs moments de sa vie au karaté, et ce aux dépens de sa famille et de ses enfants. Il a toujours su allier le karaté martial au karaté sportif. Il a occupé les postes les plus importants au sein de la Ligue d'Alger et de la Fédération, sans oublier les clubs Rama, DR Sonatiba, Douéra, ARBEE et bien d'autres encore ». Son palmarès est riche. Il était membre fondateur de la Fédération algérienne de karaté (FAK), du bureau exécutif de la Fédération et président de la commission nationale d'arbitrage (arbitre continental) et directeur technique de la Ligue d'Alger. Le défunt a le mérite d'avoir formé la première équipe nationale féminine en kata. Chibaoui Naziha, Lounis Lynda et d'autres filles peuvent en témoigner. Le regretté Zoubir Benmerdja « a vécu avec le sourire et une gentillesse exemplaires. Il a supporté la maladie avec courage jusqu'à la dernière minute. C'est une véritable leçon de vie pour ceux qui ont eu la chance de le connaître. Je pense à sa famille, ses enfants, ses frères et sœurs, des personnes exceptionnelles, c'est une épreuve très difficile pour eux et pour toute la famille du karaté. On n'y peut rien, on doit accepter », dira aâmi Ahmed avec amertume.