Comment évolue la BD au Maroc ? Et comment sortir de l'événementiel ? La bande dessinée au Maroc évolue grâce à l'organisation des festivals. Le secteur de la BD au Maroc ou en Afrique connaît une visibilité accrue sur le plan international, par la diffusion d'albums ou d'expositions. Au Maroc, on assiste à une multiplication de festivals et de salons qui participent au développement de ce secteur de création. Mais ces manifestations sont souvent éphémères et irrégulières dans leur programmation, traduisant ainsi les difficultés du secteur à trouver ses marques. A première vue, le Maroc peut passer pour un pays où la bande dessinée est reine, le pays abrite plusieurs festivals de la BD (Tétouan, Kenitra, Casablanca), pourtant la production de la BD demeure faible. Pourquoi ? La production de la BD demeure, en effet faible. Cela incombe au manque de lectorat. On ne lit pas de livres alors encore moins d'albums de BD. Au fait, on n'a pas cette culture. La preuve, il existe deux maisons d'éditions de la BD au Maroc, il s'agit de « Nouigua » et « Chouf ». Au FIBDA, les spécialistes de la BD à l'exemple d'Etienne Schréder disent que vous avez un talent certain dans la BD. C'est quoi votre secret et quelle technique utilisez-vous ? A mon sens, il n'y a point de secret. Je suis juste influencé par le cinéma dans mes travaux. Je suis un mordu du 7e art. J'utilise souvent les encres colorées, le crayon et la peinture acrylique. Cette démarche artistique permet d'avoir un style hyperréaliste. Faites-vous de la BD engagée ? Et est-ce que votre engagement vous amène à trouver un support original pour exposer vos idées ? En réalité, je n'aime pas trop parler de la politique. Je pense que les politiques le font mieux que moi. Par contre, je m'intéresse aux thèmes qui se rapportent à la liberté, la paix et même la guerre. Je centre aussi mon intérêt sur la protection de l'environnement. Pour moi, la protection de l'environnement reste l'affaire de tous, autant des pouvoirs publics que des citoyens qui doivent faire preuve de civisme pour ne pas perturber l'évolution de la nature. De quelle façon abordez-vous les sujets que vous traitez ? Je traite les thèmes de manière très réfléchie. Souvent des thèmes qui n'ont pas été évoqués auparavant. Une manière de sortir des sentiers battus et aussi d'imposer mon style de dessinateur. Une fois votre sujet défini, comment procédez-vous pour construire votre fil narratif et le choix de vos illustrations ? Pour moi, tout est clair comme l'eau de roche. Je schématise dans ma tête toutes les étapes de la réalisation de l'album. Je tiens à préciser que je n'utilise jamais de papier pour écrire le scénario, car je procède directement à la réalisation de la BD, afin d'éviter toute perte de temps. J'ambitionne, par ailleurs d'achever mon premier album intitulé « Abîme ». Dans cet album, je narre l'histoire d'un agent secret qui tente de résoudre un dossier classé top secret. Il est question d'un bateau qui a coulé en mer méditerranéenne plus particulièrement à Tanger. Suspens et actions sont au rendez vous.