Un avion, quelqu peu spécial, avec à son bord 200 personnes, a décollé de l'aéroport Houari-Boumediene, jeudi à 5h du matin, en direction des Lieux Saints de l'Islam. En effet, les voyageurs pour leur majorité, sans aucune famille, viennent des 32 centres de solidarité répartis sur 28 wilayas. Ils iront accomplir leur pèlerinage sous l'égide du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. Arrivée à minuit, Mme Souad Bendjabellah, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, est venu souhaiter bon voyage aux futurs hadjis, prenant le soin de les saluer un à un avant leur départ. « Lorsque j'ai été nommée à la tête de ce ministère, la première instruction que j'ai reçue du président de la République et de veiller à ce que cette tradition soit perpétuée », a indiqué la ministre en direction des hadjis. Elle a aussi tenu à les rassurer : « Nous avons envoyé avec vous ses encadreurs, l'équipement et les médicaments nécessaires à votre confort et votre santé ». Ainsi, parmi l'équipe d'encadreurs composée de 20 personnes, il y a 5 médecins du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. « Nos médecins ont eu le temps d'étudier les dossiers médicaux des hadjis », a souligné M. Nouri, le chargé de communication du ministère. Chose qui semblait rassurer les concernés. Soumia, 63 ans, voyage seule. « Mes enfants m'ont accompagnée de Laghouat à Sidi Fredj où j'ai rejoint l'équipe d'encadreurs qui prennent soin de nous comme si nous étions leurs parents », précise-t-elle. Le visage rayonnant de bonheur, elle raconte avec un grand sourire comment les hadjis ont été informés de leur départ il y a deux mois. « Je ne m'y attendais pas, il y a tellement de gens qui ont déposé leurs dossiers comme moi. On nous a demandé de nous rendre à l'hôtel El Marsa de Sidi Fredj, où on a passé deux jours », dit-elle. Dans un état euphorique, les hadjis se cherchent les uns les autres. « Nous avons fait connaissance durant ces deux jours passés à Sidi Fredj, on retrouve une famille grâce à ce voyage. Je prie Dieu de nous donner la force et la santé pour accomplir ce devoir, même si ce doit être la dernière chose que je ferais », dira Aâmer. La santé est l'un des critères majeurs qui ont permis la sélection de ces 70 femmes et 130 hommes. « Nous n'avons pas le droit de faire voyager une personne atteinte d'une maladie chronique. C'est prendre un risque de la perdre durant le voyage, voilà pourquoi les 200 hadjis sont en bonne santé malgré leur âge avancé », affirme M. Nouri. Le nombre des hadjis envoyés par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille représente le double de celui de l'année dernière. « Ce sont des personnes âgées qu'il faut encadrer et aider jusqu'à leur embarquement, voilà pourquoi le Croissant-Rouge algérien est présent à l'aéroport ce soir », a noté Mme Lila Hamane, coordinatrice du CRA au niveau de l'aéroport. Aussi, une équipe de 12 volontaires est présente à l'aéroport depuis le début de la saison du hadj afin d'aider ces personnes à ne pas perdre leurs bagages, à remplir leur fiche d'embarquement et à rester calmes en cas de soucis. La nuit a été longue pour les 200 hadjis, arrivés à l'aéroport à 22h pour prendre le vol de 5h du matin. N'empêche, la ministre Souad Bendjabellah est venue avec une requête : « Je demanderai à nos mères et à nos pères qui partent vers les terres saintes de bien vouloir prier pour notre patrie et pour nos enfants ».