Par toutes les feuilles mortes qui jonchent le sol, l'automne n'est pas prêt de quitter scène. On aura vite compris qu'il y a maldonne dans l'air avec un retard récurrent des premières pluies, faisant tant de caprices. Dans cet atmosphère romantique de Jacques Prévert, un petit bout de film dégageant une très forte fragrance féminine s'est installé en avant première avant sa sortie prévue dans quelques mois. « Parfums d'Alger » pour rester dans l'intimité algéroise des patios fleuris, est un hommage rendu aux luttes de femmes algériennes pendant la décennie noire. Un arrêt sur images tant attendu. La production cinématographique se doit de rééditer de telles initiatives et combler un vide sidéral. Pour marquer le coup, le réalisateur du film, Rachid Belhadj, livre ainsi sa vision de la situation de l'Algérie en 1998 qu'il lie à un « conflit de générations » et à un « manque de liberté d'expression » qui ont conduit à la violence. Enfin, voilà quelqu'un qui pense avec sa caméra pour apporter un éclairage très critique par l'image ! Il y aura de tout temps une pellicule à prendre pour balayer autour de soi. Si tout le monde se mettait à son portable pour immortaliser le quotidien, on aura vite fait de traverser le mur du son pour s'installer dans le « global village » et être à l'heure d'un progrès cybernétique. Il n'y à pas de fumée sans feu. Bluetooth, n'est pas une invention du hasard, ce sage chef de tribu indienne renommé pour son amour au myrte avait les dents toutes bleues. Aussi sa participation dans le règlement de conflits entre tribus lui vaut cet hommage posthume. Dans ce clin d'œil « à la menthe », la pellicule se déroule lentement mais sûrement au gré des humeurs et du temps pour compléter sa révolution autour d'elle-même. C'est finalement à la loi de la rotation terrestre qu'incombe la marche du progrès. On n'arrête pas le cinéma, son génie réside dans la lumière par laquelle passent l'image, l'espoir et le message. Un triptyque universel qui nourrit l'humanité. Dans la foulée de cette petite chasse à l'image, le cinéma suit son bonhomme de chemin pour nous rappeler le droit de rêver.