Trouver des solutions communes pour protéger au mieux les enfants tout en impliquant l'ensemble des acteurs sociaux, telle est la finalité de la rencontre organisée hier, à Alger, conjointement par le Réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant et l'Association des Oulémas musulmans algériens. Cette rencontre, tenue sous la thématique « Droit de l'enfant à la lumière des droits et conventions internationales », a vu la présence de la représentante du président de l'APN, des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger, des représentants des services de sécurité et les membres de l'association des oulémas musulmans. Dans son allocution introductive, le représentant des Oulémas, Dr. Amar Talbi, a rappelé l'importance qu'accorde l'islam à la protection de l'enfant depuis son état embryonnaire. Il s'est appuyé sur un verset phare : « Ne tuez pas vos enfants par peur de pauvreté ». Il dira : « L'enfance est la base sur laquelle se construit la personnalité. Le Coran a protégé cet enfant puisqu'il a permis à la femme enceinte de ne pas jeûner et la violence envers la femme enceinte constitue un crime ». Dr. Talbi est revenu lors de son intervention sur le rôle de l'Etat dans la protection des enfants en évoquant l'ère d'Ibn El Khetab (QDSS de lui) qui accordait à la naissance de chaque enfant la somme de 100 dirhams. Les enfants nés hors mariage percevaient la même allocation agrémentée d'une rente pour que son tuteur subvienne à ses besoins. L'orateur n'a pas manqué de mettre en exergue les maux sociaux qui mettent en danger moral les enfants comme la drogue « introduite dans nos écoles ». Il exhortera dans ce sens les responsables locaux pour l'aménagement des aires de jeux et de bibliothèque. Le président du Réseau Nada, Abderrahmane Arar, a, de son côté, dénoncé la situation dramatique des enfants. « La réalité inquiète. Le vécu des enfants est dramatique. Ils sont entre 1.800 et 3.000 à naître hors mariage chaque année, 6.000 à 11.000 adolescents âgés de 13 à 18 ans sont présentés annuellement devant la justice sans oublier les enfants utilisés dans la mendicité et ceux abusés sexuellement. Le danger reste évident pour les enfants monoparentales puisque plus de 1.041 cas de divorce sont enregistrés chaque année », déplore M.Arar. Mme Barsa Salima, psychologue au réseau Nada, a relevé le fait que « la majorité des cas d'agression sexuelle enregistrés durant ces dernières années concernent les garçons âgés de 3 à 6 ans », appelant les parents à faire preuve de vigilance pour protéger leurs enfants de telles atteintes « dont l'impact psychologique pourrait les marquer à vie ». La rencontre d'hier, dont l'objectif est de créer un lien entre les différents acteurs sociaux et d'intervenir efficacement dans la protection des enfants, est la première d'une série de rencontres dont les thèmes seront déterminés ultérieurement.