Historiquement, cette journée a pour origine l'assassinat, le 25 novembre 1960, des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines. Ce qui a incité la République dominicaine à proposer cette journée de lutte contre la violence faite aux femmes. En 1993, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Cette violence est définie comme étant « tout acte de violence fondé sur le sexe qui entraîne des dommages physiques, sexuels ou psychologiques, y compris les menaces, la coercition ou l'interdiction arbitraire de liberté ». Le 17 décembre 1999, l'Assemblée générale de l'Organisation des nations unies a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. L'ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public à ce problème. Dans notre pays, selon certaines statistiques, 10 000 femmes sont battues chaque année. Un chiffre qui, certainement, ne reflète pas la réalité et pour cause, la violence est souvent le fait du mari, du père ou du frère. Ces actes commis par la famille ne sont pas divulgués. Pour les premiers mois de l'année 2012, près de 200 femmes ont été victimes d'un viol individuel ou collectif. Selon un bilan établi par les services de la Gendarmerie nationale, 190 femmes ont subi des agressions sexuelles. Des statistiques établies sur la base des dépôts de plainte par les victimes. D'autres formes de violence (corporelle, verbale) qui pourraient s'avérer plus importantes sont passées sous silence pour différentes raisons dont la majorité des victimes sont âgées entre 18 et 30 ans, alors que l'âge des autres victimes se situe entre 30 et 42 ans. Le nombre de mineures parmi les victimes avoisine la centaine. La société civile table sur la mobilisation et la sensibilisation pour briser le silence qui entoure souvent ce phénomène. Dans ce cadre, des associations se sont réunies, hier, à la Direction de l'action sociale d'Alger pour débattre du phénomène, écouter des témoignages et élaborer un plan d'actions. Les résultats de cette campagne, qui durera jusqu'au 10 décembre, Journée internationale des droits de l'Homme, seront connus. Cette campagne rappelle, également, que les violences faites aux femmes constituent une des violations des droits de l'Homme. Cette année, l'Union interparlementaire encourage les parlements à organiser une manifestation spéciale autour du thème « Utiliser la législation pour combattre la violence faite aux femmes et aux filles ».