La violence contre la femme est partout de nos jours. Au travail, dans la rue, dans les moyens de transport et même chez elle ou chez ses parents, elle fait face à des agressions caractérisées, dénoncent des associations féminines. Ces dernières sont unanimes à dire qu'il faut une lutte sans merci contre ce fléau qui devient de plus en plus inquiétant dans notre pays. Elles préconisent un arsenal juridique «sévère» pour dissuader les auteurs de ces violences de commettre leurs actes. C'est le frère, le mari, le collègue de travail et aussi les responsables directs qui sont montrés du doigt par des associations qui expliquent que les violences sont diverses et différentes les unes des autres. De la petite gifle à la brutalité en passant par le harcèlement moral, sexuel et le viol, les femmes victimes n'osent pas dénoncer leurs agresseurs et préfèrent souvent se taire pour ne «aggraver» les choses dans une société conservatrice comme la nôtre. Même dans les rares cas de plaintes, les victimes sont souvent raisonnées par les services concernés pour les retirer. De nos jours, alors que la femme algérienne avance dans le sens où elle peut accéder à plus de liberté et d'autres opportunités telles le travail, elle accuse toujours du retard en ce qui concerne son droit à la «sécurité» dans son sens le plus large. Les textes de loi existants, en dépit de leurs amendements dans le cadre du code de la famille, ne sont pas appliqués ou tout simplement ignorés. Ainsi et du moment que c'est la famille, que ce sont parfois des enfants, qui entrent en ligne de compte, il s'agit bien évidemment d'une violence contre la société dans son ensemble. Néanmoins, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur, selon M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale Consultative pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme (CNCPPDH), interrogé par l'APS à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme. Il estime que se sont «les tensions sociales» qui en sont le plus souvent à l'origine et que seule «l'instauration de dispositions légales, pénales strictes suivies d'une application rigoureuse» de la loi serait en mesure d'apporter quelque chose, tout en soulignant que «plusieurs femmes, victimes de violence de la part de leurs époux, leurs frères ou autres, se rapprochent de la CNCPPDH pour signaler ces abus. Qu'il s'agisse de victimes de violence conjugale, de mères célibataires ou des cas de détresse, les femmes aujourd'hui réclament plus qu'avant, et même tiennent à être informées sur leurs droits, ce qui explique l'évolution quant à la proportion des femmes qui se rapprochent des centres d'écoute dont le rôle consiste dans le conseil et l'accompagnement psychologique ou juridique en cas de besoin. Ces centres vont faire l'objet d'une campagne de sensibilisation à partir du 26 novembre, et ce, à l'occasion de la journée internationale de l'élimination de la violence contre la femme célébrée le 25 du mois en cours.