« L'Etat doit aussi défendre l'un de ses symboles nationaux en donnant les moyens aux chercheurs et aux historiens pour faire face à toutes ces allégations qui défigurent l'image de l'Emir », dit-il. Cela, toutefois, poursuit-il, ne sera pas facile à réaliser en l'absence de références historiques, qui furent détruites par le colonialisme français. Dire que l'Emir a failli dans ses engagements vis-à-vis de l'Algérie parce qu'il s'était rendu à la France coloniale, sans se référer au contexte historique de l'époque, relève de falsification de l'histoire et non de faits historiques et scientifiques. « L'Emir s'était rendu pour sauver les tribus, dont la sienne. Comment pouvait-il poursuivre le combat alors que les tribus qui lui avaient prêté allégeance n'avaient même pas de quoi manger ? Il avait fait ce qu'il avait cru juste et cela ne peut nullement être considéré comme un acte de trahison », affirme-t-il, en appelant les pouvoirs publics à réintroduire l'Emir dans la conscience nationale où il n'a pas, déplore-t-il, beaucoup de place. Les informations historiques autour de l'Emir, soutient pour sa part, l'écrivain Kaddour Mhamsadji, auteur de ‘'La jeunesse de l'Emir'', proviennent surtout de références coloniales. « Il ne faut pas se tromper, car ces références servent uniquement les intérêts de la France coloniale même si elles font parfois des éloges à l'Emir », dit-il, en citant le poème « l'Oriental » de Victor Hugo qui avait traité l'Emir de « Marabout sanguinaire ». Victor Hugo, explique-t-il, s'est servi de l'Emir pour régler ses comptes avec Napoléon III, qui l'avait exilé. « C'est pour cette raison, d'ailleurs, que j'ai écrit ‘'La jeunesse de l'Emir'', un travail qui m'a pris des années de recherches. Rétablir un peu cette vérité que d'autres tentent de défigurer. Ce qu'il faut retenir, entre autres, c'est que, pour la première fois dans l'Histoire, un souverain a été élu d'une façon démocratique. L'Emir a été élu par ses compatriotes via les deux allégeances, régionale et nationale, en ce mois de novembre 1832 », souligne-t-il, en estimant que cet événement devrait être inscrit dans l'Histoire universelle.