La quatrième conférence ministérielle du Groupe des « Amis de la Syrie » s'est ouverte, hier, à Marrakech, au Maroc, en présence de plus de 120 représentants d'Etat et d'organisations internationales et régionales, pour annoncer, par la voix du ministre marocain des Affaires étrangères, Saâd Eddine Al Othmani, la reconnaissance unanime de la coalition nationale syrienne (CNS) comme le représentant « légitime » du peuple syrien. En présence du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, cette nouvelle réunion qui intervient après celles de Tunis (février 2012), d'Istanbul (avril 2012) et de Paris (juillet 2012) est la première depuis l'unification de l'opposition syrienne au sein de la CNS en novembre dernier, à Doha (Qatar). Après l'Union européenne, la Ligue arabe et plusieurs pays parmi ses membres, les Etats-Unis ont annoncé, mardi, leur reconnaissance de la coalition. « Nous avons décidé que la coalition de l'opposition syrienne est maintenant assez inclusive, et qu'elle reflète et représente suffisamment le peuple syrien pour la considérer en tant que représentant légitime des Syriens », a déclaré le président Barack Obama. En réaction à cette reconnaissance par Washington, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov dont le pays est le puissant allié de Damas, a estimé que les Etats-Unis misaient sur « une victoire par les armes ». « Etant donné que la coalition a été reconnue comme le seul représentant (légitime), il faut croire que les Etats-Unis ont décidé de tout miser sur une victoire par les armes de cette coalition », a déclaré M. Lavrov. Les participants ont passé en revue les derniers développements de la crise syrienne et les moyens d'acheminer les aides humanitaires nécessaires pour atténuer les souffrances du peuple syrien. Le chef de la coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz Al Khatib, a appelé Washington à réexaminer sa décision de placer le groupe rebelle al Nosra, un mouvement jihadiste (qui a revendiqué la plupart des attentats-suicides en Syrie) sur sa liste des organisations terroristes). « Nous pouvons avoir des divergences idéologiques et politiques avec certaines parties, mais les révolutionnaires partagent tous le même but : renverser ce régime criminel », a-t-il souligné. De leur côté, les Frères musulmans syriens se sont vigoureusement pris à la décision de Washington qualifiant la mesure de « hâtive » et d'« erreur ».