L'incidence du cancer du poumon, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année, est directement liée à la consommation du tabac. Le fléau est autrement plus dangereux lorsqu'il se localise dans le milieu scolaire où le mimétisme des grands et les vides sociaux sont propices pour en augmenter la dangerosité. De ce fait, les bilans dressés annuellement par les services de la santé à propos des élèves qui s'adonnent à la cigarette dans les écoles d'Oran soulignent une réelle et inquiétante prévalence du tabagisme en milieu juvénile. Le fléau s'accentue même d'année en année. Ainsi, selon les résultats d'une enquête réalisée par les services de la santé scolaire relevant de la DSP, le tabagisme en milieu scolaire varie entre 3 et 30% des élèves des trois cycles scolaires. Dans le cycle primaire, 3% des élèves fument alors que 17% sont enregistrés dans le moyen. Dans le secondaire, ce sont près de 30% qui en sont accros. Ces chiffres sont effarants compte tenu de l'âge des enfants. Car l'enquête a révélé que parmi ces jeunes fumeurs actifs, il se trouve des enfants âgés de 9 ans qui s'adonnent au tabagisme. La consommation de cigarettes augmentait avec l'âge et chez les « fumeurs quotidiens » avec les années d'études. Les élèves âgés de 15 à 17 ans fument plus de 6 cigarettes par jour ; ceux dont la tranche d'âge varie entre 12 et 14 ans, affirment fumer plus de 4 cigarettes par jour, tandis les 9-11 ans en consomment plus de 3 par jour. Cette prévalence a évolué grâce à l'accès facile au tabac dont la vente à l'unité a encouragé bien des adolescents à se procurer la cigarette à 5 dinars. Et même si la majorité des écoliers, qui avouent fumer même durant les heures de recréation, se disent conscients des méfaits du tabac sur la santé, il reste qu'ils n'arrivent plus à s'en passer. L'addiction est complète d'autant que beaucoup d'élèves interrogés disent s'être adonnés à la cigarette pour le plaisir et aussi pour meubler le temps vide. Ce qui pose le problème de l'indisponibilité des moyens de loisirs pour occuper ces jeunes. Aussi, en parallèle aux parents qui doivent s'impliquer davantage pour mettre un terme à ce désastre qui ne peut être uniquement combattu en milieu scolaire, la puissance publique a, également, un rôle important à jouer pour créer des palliatifs. Plus généralement, ce sont quelques 4.000 fumeurs qui laissent la vie en Algérie à cause du tabagisme.