« Le nombre de myopathes en Algérie reste inconnu. Selon une thèse d'un professeur en neurologie, il existe entre 30.000 et 35.000 malades. Nous avons proposé, en 2010, au ministère de la Solidarité d'octroyer des cartes aux malades, précisant la nature de leurs pathologies pour pouvoir les recenser. Pour le moment, nous n'avons pas obtenu de réponse », a déclaré Mme Bahamid Tassadit, membre de l'Association contre les myopathies. Pour sa part, M. Aknine, président de l'association a précisé que « 500 familles ont été recensées par l'association. Certaines comptent jusqu'à quatre à cinq malades ». Sur ce point, il a insisté sur la sensibilisation des couples, étant donné qu'il s'agit de maladies génétiques, donc héréditaires. Le dépistage de ces maladies a aussi été abordé par les intervenants. Pour eux, « l'Algérie est encore en retard par rapport aux autres pays. Il n'existe qu'un seul laboratoire étatique d'anapathologie qui effectue la biopsie musculaire. Il s'agit de celui du CPMC », souligne le docteur Benahmed du service Anapath-CPMC. « Le laboratoire a pris en charge ce type de biopsie en 2007, mais nous ne disposions pas de réactif et ce, jusqu'à 2010 », précise-t-elle, ajoutant que son laboratoire est dépassé par le nombre d'échantillons qui s'est accumulé au cours de ces cinq dernières années. « D'où la nécessité de créer d'autres laboratoires à l'échelle nationale », a-t-elle recommandé. Une bonne nouvelle a été, toutefois, annoncée par LDM, le prestataire du laboratoire français Meda Pharma. En effet, ce dernier a annoncé la disponibilité du Mestinon, seul médicament de la myasthénie. « Après une pénurie de plusieurs années, le produit est disponible au niveau des pharmacies », dira une représentante de LDM. Par ailleurs, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'une meilleure prise en charge socioprofessionnelle, qu'ils estiment insuffisante. « Le plus grand souci de ces malades reste l'insertion socioprofessionnelle. Normalement, chaque entreprise doit réserver 1% de son effectif aux personnes handicapées, mais ce n'est pas le cas sur le terrain », a fait savoir M. Aknine. Sur ce chapitre, Mme Bahamid a expliqué que les malades sont marginalisés sur le plan professionnel. « Il existe une circulaire établie en 2002, mais elle n'est pas appliquée par les entreprises », a-t-elle déclaré, soutenant que « la prise en charge sociale reste un énorme problème pour les myopathes ». « Ils ont besoin d'une prise en charge matérielle », a-t-elle insisté. Mme Bahamid a, enfin, annoncé que le footballeur international, Madjid Bougherra lancera sa fondation caritative au profit des nécessiteux. La cérémonie aura lieu ce soir à l'hôtel Hilton.