Les représentants du mouvement associatif de défense des droits des personnes handicapées ont rappelé, hier, à l'ordre les responsables du ministère de la Santé sur le non-respect de l'engagement pris en 2011, sous l'égide de l'ex-ministre, Djamel Ould-Abbès, pour la création d'un laboratoire de diagnostic des maladies neuromusculaires. “Cela fait plus d'une année que l'engagement a été officiellement annoncé, à savoir la création de ce laboratoire, mais à ce jour, il n'y a rien de concret", a déploré, en effet, Mme Tassadit Bahamid, vice-présidente de l'association contre les myopathies, à l'occasion d'une journée de sensibilisation et d'information organisée par l'association à la Safex d'Alger. Elle a expliqué que la mise en place d'un laboratoire de référence permettra l'établissement d'un meilleur diagnostic de la maladie, donc une meilleure prise en charge des patients. Il faut dire que la prise en charge des myopathies pose encore problème en Algérie. Et pour cause, cette pathologie héréditaire et congénitale qui continue de faire des ravages parmi plusieurs familles reste laborieusement prise en charge dans différents CHU par des équipes médicales pas forcément spécialisées dans ce domaine précis. C'est, entre autres, le cas du service oncologie du CMPC, initialement destiné au traitement du cancer, mais qui reçoit la grande majorité des myopathes pour les examens de biopsie musculaire. Or, cette technique demande des moyens très adaptés qui ne s'offrent pas forcément dans ce service. C'est ce qu'a expliqué le Dr Meriem Benahmad, du service anatomo-pathologie du professeur Mme Tarki, qui relève certaines difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels en l'absence des matériaux adaptés. D'où, a-t-elle suggérée à son tour, l'importance de la création d'un laboratoire spécialisé dans le diagnostic et le traitement des biopsies musculaires chez les personnes souffrant de myopathies. Pour sa part, Mme Boubergout Flora, présidente de l'association nationale de soutien aux personnes handicapées, El-Baraka, ne manquera pas de tirer la sonnette d'alarme sur l'urgence d'améliorer la prise en charge des personnes handicapées en général, en matière de soins médicaux, des appareillages nécessaires, mais aussi de règlement du problème d'accessibilité et leur intégration sociale. “En dépit de quelques efforts en la matière, force est de constater que la volonté de l'Etat reste encore frileuse ; hélas, la marginalisation des personnes handicapées se fait toujours sentir chez nous", s'est-elle désolée avant de lancer un appel aux pouvoirs publics pour “plus de considération à cette frange de la société". Elle préconise entre autres de “ne plus construire sans penser à l'accessibilité des personnes handicapées". Selon les dernières statistiques de l'ONS, les personnes handicapées représentent 5,6% de la population algérienne. Et nul n'est à l'abri... F A