Natif de la région d'Oran, Hadj Meliani est né en 1951. Il est chercheur actif dans le domaine de la culture locale et nationale. Il est membre actif permanent au club cinématographique ainsi qu'au magazine « Voix multiples » durant la période 1981-1986. Ce n'est pas tout, Hadj Meliani occupe le poste de commissaire du festival national du raï à Oran et directeur de recherche en anthropologie sociale et culturelle. Il s'occupe aussi du patrimoine immatériel en Algérie. Il répond à nos questions. Vous avez travaillé en équipe, quel a été le cheminement et le fil conducteur vous permettant de faire votre choix dans les 13 longs métrages en compétition dans ce festival ? J'ai eu la joie et la chance de travailler avec une équipe de spécialistes connaissant parfaitement les rouages, les techniques et le savoir-faire du cinéma. Ces gens dominent leur domaine et nous parlons le même langage. Dans les règles évidentes régissant un bon scénario, une bonne prise de son, la qualité de l'image, le jeu des acteurs, et dans bien d'autres sujets s'y rattachant, nous n'avions aucune divergence de vues. Chacun de nous prenait des notes à la projection de chaque film, émettant ces critiques et ces observations dans un esprit juste et objectif. Nous nous réunissons ensuite et nous présentons nos notations personnelles. Etant donné notre profonde connaissance du cinéma, ces annotations ne différent guère les unes des autres. Aussi, c'est dans l'unanimité que nous avons accordé au meilleur long métrage au film « La sortie vers le jour » de la réalisatrice égyptienne Hala Lotfi. Je crois que nous ne nous sommes pas trompés. Le public qui a vu ce film a été touché par le fond de cette œuvre. Il a également apprécié les données techniques inhérentes à un bon film. Le long métrage « La sortie vers le jour » mérite vraiment ce prix et d'autres jury autres que nous lui accorderait cette distinction contenu de la participation en compétition des 12 autres films. Vous étiez président du jury section long métrage mais vous étiez présent d'une manière générale dans l'atmosphère de ce festival. Quelle impression avez-vous sur le caractère international de ce festival ? Le festival d'Oran du film arabe en est à sa 6e édition. Six ans déjà c'est le début de la maturité d'un festival. Cette rencontre cinématographique se confirme sur le plan international dans la mesure où ce festival est le seul regroupant les productions cinématographiques du monde arabe, se distinguant aux autres festivals celui de Carthage qui s'élargit aux pays africains ou celui de Marrakech qui ne se spécialise pas. L'ambition d'un festival de cinéma consiste à rehaussé l'intérêt du public à la fréquentation des salles obscures. Pensez-vous que cette rencontre cinématographique d'Oran a atteint cette objectif ? C'est vrai, avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information, l'intérêt a perdu son attrait. Les conséquences ont été la disparition progressive des salles de cinéma. Ce fut le cas malheureusement en Algérie où pratiquement il n'y a plus de salles de cinéma. Participer au regain du cinéma n'est pas facile dans nos contrées alors qu'en Europe, les files devant les guichets de salles de cinéma n'ont pas perdu de leur importance, prouvant que la production cinématographique reste toujours vivante surtout si cette production se caractérise par la qualité et la notoriété des acteurs. Nous restons optimistes pour l'Algérie. L'organisation d'un tel festival montre que le cinéma rivalise avec ces nouvelles technologies de l'information et de la communication et que le cinéma captivera toujours et encore les foules parce qu'il leur apporte le rêve, l'évasion tout en donnant l'occasion de réfléchir sur les faits de société et les pensées philosophiques.