Cette singulière affaire est passée au tribunal criminel d'Oran. Le malheureux père de famille qui était à la barre ne payait pas de mine. Il devait répondre d'une affaire de braquage raté d'une bijouterie. Sommé de s'expliquer, il déclarera au juge : « Je suis un homme honnête, mais avec ses insistances et ses lubies, ma femme m'a poussé au crime. Etant très pauvre, je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour répondre à ses besoins incessants que de braquer une bijouterie ». Au vu des déclarations du mis en cause, l'assistance retiendra que lorsqu'il s'était présenté à la bijouterie, il avait trouvé une vendeuse qui a fermement refusé de lui remettre les bijoux qu'il convoitait. La fille qui, vraisemblablement, n'avait pas froid aux yeux, s'était mise à crier pour alerter l'entourage. Pris de panique, le malfaiteur lui asséna un coup de couteau à la main. Dans son réquisitoire, le procureur de la République, qui n'a probablement, pas été convaincu par les prétextes avancés par le mis en cause, requerra trois ans de prison ferme assortis d'une amende. L'affaire a été mise en délibéré.