Le débat sur l'exploitation des salles de cinéma n'en finit pas. Pourtant, la loi sur le cinéma consacre les droits et définit les obligations des professionnels, et propose un cadre juridique et réglementaire pour leur gestion. A cet effet, une rencontre a eu lieu, hier, sur ce thème, au forum culturel initié par le quotidien El Moudjahid. Selon Lyazid Khodja, cinéaste et directeur de la filmathèque Zinet de Riad El Feth, « il faut mettre fin à certaines pratiques dans le domaine du cinéma qui détournent la vocation des salles de projection et tentent d'accaparer des biens de l'Etat ». L'idéal, selon lui, est de retourner au service public qui est vital pour la rénovation du réseau des salles de cinéma. Pour sa part, M'hamed Loukkal, directeur de l'Office de promotion culturelle et artistique, précise que « notre priorité est de rouvrir les salles de cinéma. Pour cela, on compte en ouvrir 4 à 5. Les salles de cinéma Algeria et Casino seront opérationnelles dans 60 jours. En plus, 10 salles sont en cours de restauration ». Pour Salim Hamdi, conseiller culturel à la cinémathèque algérienne, « la priorité est de mettre en place des infrastructures de base. C'est-à-dire équiper les salles de cinéma en divers formats (35 mm, vidéo...) ». Les intervenants préconisent des négociations avec les ministères de l'Intérieur et de la Culture pour récupérer les salles de cinéma qui existent à travers le pays, dont la plupart sont fermées. « Il n'est pas normal que des films soient produits sans être visionnés par les Algériens. Il est injuste que des films, financés par les pouvoirs publics, soient mis dans un tiroir. La distribution reste la question épineuse du cinéma algérien. Il ne sert à rien de produire des films primés dans les festivals, mais qui ne sont pas projetés dans le pays. Losque les gens vont au cinéma en payant leur ticket, une taxe y est prélevée pour alimenter le fonds d'aide à la production cinématographique et la fiscalité des communes », soutient le cinéaste, producteur et distributeur Rachid Dechemi. « Je ne défends pas le ministère de la Culture, mais il faut reconnaître que ce même ministère apporte un énorme et colossal soutien, et des avantages sont accordés aux investisseurs algériens ou étrangers qui veulent monter des projets cinématographiques en Algérie », conclut-il.