L'ancienne présidente du Sénat belge, Anne-Marie Lizin, a estimé, hier, que l'armée algérienne a bien fait d'intervenir « extrêmement rapidement » pour libérer les otages algériens et étrangers du site gazier d'In Amenas, affirmant ne pas s'expliquer l'attitude « ambiguë » de certains pays occidentaux qui continuent de qualifier les tueurs islamistes de « militants ». « Il est important que l'armée algérienne ait donné rapidement l'assaut. Sinon, chacun des pays concernés par la prise d'otages allait commencer sa propre négociation avec les djihadistes », a-t-elle affirmé, dans un entretien téléphonique à l'APS. Pour la femme politique belge, les auteurs de la prise d'otages dans le sud algérien sont « des tueurs » et « n'ont pas droit à d'autres qualificatifs ». « Je me félicite que les autorités algériennes aient fait tout d'un coup et très vite. C'était la seule manière d'agir : ne pas transformer des tueurs en négociateurs », a-t-elle souligné. L'ancienne secrétaire d'Etat aux affaires européennes de Belgique a soutenu que c'est « cette philosophie de l'Algérie qui va devoir se faire imposer », désormais, dans le traitement des questions de terrorisme, aux niveaux régional et international. Elle a, par ailleurs, avoué « ne pas comprendre » l'attitude « ambiguë » et « anormale » de certains pays occidentaux qui continuent de reconnaitre en les djihadistes islamistes la qualité de « militants ». « Je pense particulièrement aux Britanniques qui, au lieu de reconnaître que l'Algérie a réagi rapidement et qu'elle n'avait que ce choix, continuent de qualifier, via la BBC, ces tueurs terroristes de militants ». Interrogée si la prise d'otages ayant ciblé un site névralgique de l'économie algérienne avait un rapport direct avec le conflit au Mali, Mme Lizin a estimé que cette opération est une suite » de la guerre en Libye, avec tout ce qu'elle a permis comme prolifération d'armes et de munitions dans la sous-région. « L'Algérie l'a si bien expliqué, des mois durant. La brèche ainsi entrouverte a été mise à profit par les djihadistes dont le conflit au Mali, s'il n'est pas la raison directe, a accéléré leur action », a-t-elle dit.