, point. C'est ce qui explique la rapide intervention des forces spéciales nationales sur le site gazier d'In Amenas, selon des experts. L'Algérie, fidèle à sa doctrine, a donné l'assaut sur le site gazier d'In Amenas, une opération qui était sans doute sa seule option malgré des réserves occidentales, jugeaient ce vendredi des experts. "Ne laisser aucune chance au terrorisme". Le pays suit "depuis longtemps une stratégie qui consiste à ne laisser aucune chance au terrorisme", stratégie qui "a finalement marché" même si elle "surprend en Occident", explique Frédéric Gallois, ex-patron du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, spécialisé dans ce type d'opérations).
Les Algériens sont mieux placés que quiconque pour savoir "Les Algériens sont mieux placés que quiconque pour savoir qu'on ne négocie pas avec eux. Cela fait vingt ans qu'on est en guerre", indique le romancier Yasmina Khadra, ancien officier algérien. Une guerre qui a fait près de 200.000 morts.L'"objectif politique" des forces algériennes "est avant tout de neutraliser les terroristes quand chez nous, la mission prioritaire, c'est de sauver la vie des otages", analyse Frédéric Gallois. "Leur second objectif, c'est de couper l'herbe sous le pied de la propagande islamiste, ils ne veulent pas que ça dure une semaine." Autre priorité, selon un responsable militaire occidental requérant l'anonymat, la sécurisation du site dans un secteur économique crucial pour le pays. Aux yeux de Yasmina Khadra, les preneurs d'otages d'In Amenas sont en "mission suicide", "pour faire un maximum de victimes et peut-être faire sauter le site gazier, ce qui explique la réaction immédiate des forces algériennes" qui se sont dits "on n'a pas le choix, on va attaquer et on va essayer d'en sauver".Tranchant avec Londres, Washington ou Tokyo, Paris a relevé le caractère "complexe" de l'opération, mettant en garde contre les critiques faciles. Sous couvert d'anonymat, un chercheur occidental évoque "un logiciel à la russe" des Algériens. "Mais au final, les Russes ont éradiqué des groupes terroristes parmi les plus violents au monde", relève Frédéric Gallois, évoquant le théâtre de Moscou et l'école de Beslan. Toutefois, selon Eric Denécé, spécialiste du renseignement, Alger n'est pas par principe fermé à la négociation. Dans le dossier de ses diplomates enlevés à Gao en avril, il "a privilégié jusqu'à la semaine dernière la discussion avec les groupes djihadistes", écrit le chercheur dans une note transmise.Mais "sa position a considérablement évolué en quelques jours, suite à la rupture des négociations", et la prise d'otages massive d'In Amenas "n'a fait que confirmer Alger dans sa détermination de poursuivre la lutte contre ces terroristes".