A la faveur de la présentation d'une biographie rédigée en allemand d'une Autrichienne d'origine juive, qui avait trouvé refuge à Alger durant la Seconde Guerre mondiale, l'ambassade d'Autriche a abrité, jeudi, un débat intéressant sur les thèmes de l'hospitalité, du droit humanitaire et des relations inter-religieuses. Il s'agit d'une discussion à bâtons rompus à laquelle ont pris part, M. Smaïl Hamdani, ancien Premier ministre et M. Laïchoubi, ancien ministre. L'ambassadeur d'Autriche à Alger, Mme Aloisia Wörgetter, confirme, par l'organisation de telles rencontres, son souci constant d'être à l'écoute de la société algérienne, de jeter des passerelles d'amitié et de promouvoir le dialogue avec ses différentes composantes. En guise d'introduction, l'auteur Ruth Pleyer avait évoqué la figure de Berta Zuckerkandl et sa vie tumultueuse. Le séjour à El Biar sous le régime de Vichy a permis à cette femme de s'éloigner des affres du nazisme. L'occasion fut donnée aux intervenants de rappeler l'hospitalité qui a toujours fait partie des traditions algériennes et de la religion musulmane. « Ce sont des circonstances historiques liées, notamment à la promulgation au XIXe siècle du décret Crémieux qui avait conduit à l'octroi de la nationalité française aux juifs d'Algérie qui expliquent une certaine crispation envers la communauté israélite. La création de l'Etat d'Israël a creusé davantage le fossé », a expliqué M. Laïchoubi. Un représentant du comité de soutien au peuple sahraoui relèvera l'enracinement de la tradition humanitaire dans notre pays qui a beaucoup fait pour les refugiés, notamment sahraouis et palestiniens. Des représentants du Comité international de la croix rouge ont rappelé l'importance du droit humanitaire et les circonstances de sa codification. Il a été beaucoup question de l'Emir Abdelkader, qui fut le chantre et le défenseur d'un Islam d'ouverture. Monseigneur Ghaleb Moussa Abdallah Bader, archevêque d'Alger, rappela « le message de paix dont sont porteurs les messages divins » et souligna « la nécessité de lois et de pactes qui transcendent les divergences des croyances ». Le mois de mai prochain, la fondation Emir-Abdelkader organisera au cercle militaire de l'armée à Béni Messous, en collaboration avec le CICR, un colloque international sur le droit humanitaire. Selon une de ses responsables, Mme Boutaleb, la rencontre traitera de toutes ces thématiques qui concourent à desserrer l'étau des visions communautaristes et promouvoir l'humanisme.