Des encouragements sont adressés au gouvernement algérien pour les efforts accomplis, surtout depuis le lancement du premier plan 2005-2009 qui a permis de stabiliser la croissance économique du pays autour de 4 %. Ce taux devrait être enregistré en 2013, selon les prévisions de la banque des banques dont la DG, Christine Lagarde, effectuera une visite à Alger du 12 au 14 mars. Les relations entre l'Algérie et le FMI ont de tout temps été excellentes. Vers la fin des années 1980, au lendemain du choc pétrolier, un moratoire financier en Algérie était inévitable aux yeux de nombreux experts. Les caisses de l ́Etat étaient vides et il fallait négocier quotidiennement des crédits à la consommation à des taux surestimés auprès des banques étrangères, en raison de la perte de confiance des marchés financiers secondaires pour insolvabilité de l ́Etat algérien. Pour échapper au moratoire financier, l'Algérie s'était vue obligée, vers la première moitié de la décennie 1990, de rééchelonner sa dette de 34 milliards de dollars. Dans ces moments difficiles, l ́ancien DG du FMI, le Français Camdessus, avait joué un rôle important dans l'accompagnement de l'Algérie dans la renégociation de sa dette, l'aidant à éviter la solution du pire. Sitôt le principe de l'accord de rééchelonnement acquis des autorités algériennes, Camdessus mit sur la table un milliard de dollars. De l'argent frais qui manquait tant à la Banque d ́Algérie. Les relations entre l ́Algérie et le FMI vont se distinguer, une nouvelle fois, en 2012, soit 20 ans plus tard, à un moment où la crise économique menaçait les plus grandes places financières. A court de liquidités, le FMI va se tourner vers les pays les plus solvables pour s'autofinancer. L ́Algérie met, à son tour, 5 milliards d ́euros sur la table de la banque des banques. Mme Lagarde a tenu à remercier, spécialement, le gouvernement algérien pour ce geste très apprécié au sein de cette institution dont la mission a, radicalement, changé depuis la présidence de M. Dominique Strauss Kahn, compatriote et prédécesseur de Mme Lagarde, En effet, le FMI n'est plus cet outil au service des intérêts exclusifs du grand capital mondial et des spéculateurs en bourse. Cette institution financière internationale accompagne les pays en développement et contribue à la maîtrise de la crise financière qui fait les dégâts que l'on sait dans les économies des pays les plus endettés. C'est une économie algérienne dynamisée que Christine Lagarde va constater à Alger. Il est vrai que l'effort considérable effectué par le gouvernement algérien en matière de réformes économiques et de gestion doit être parachevé, notamment dans le secteur bancaire. Il est vrai aussi que l ́économie algérienne reste largement dépendante des revenus pétroliers même si les exportations hors hydrocarbures sont en constante augmentation. Le gouvernement algérien en est parfaitement conscient. Sellal et son équipe s ́emploient à encourager l ́investissement dans la PME/PMI pour créer de l ́emploi et favoriser la croissance hors hydrocarbures. Cette « feuille de route » fixe de nouvelles prévisions de croissance qui peuvent se situer au-dessus des 5% en 2013 et en 2014. L ́Algérie a de bons arguments pour l'accomplissement des meilleures performances de son économie. Le premier, c ́est la disponibilité financière. Le pays s ́est entièrement désendetté. Selon le patron de la Banque d ́Algérie, Leksaci, ses réserves de change sont de l'ordre de 190 milliards de dollars. Pour soutenir l'effort à la croissance, une enveloppe financière de 286 milliards de dollars a été mobilisée pour la période 2010-2014, à l ́initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Un effort financier extraordinaire ! Cet ambitieux programme de développement devrait permettre de consolider l ́effort portant sur l'incitation des investisseurs étrangers et algériens dans le marché le plus attractif de la rive sud de la Méditerranée. Le second argument, de loin le plus important, c'est la bonne gouvernance. Il faut entendre par là, suivi rigoureux des projets de développement, contrôle de la qualité de l'ouvrage et rationalisation des dépenses publiques et lutte soutenue contre la corruption. C ́est sans doute ce constat que fera Mme Lagarde.