Christine Lagarde, patronne du FMI Vu la crise économique que traversent les pays occidentaux, le FMI pourrait demander davantage d'aide à l'Algérie. L'Algérie va-t-elle encore prêter de l'argent au FMI? La patronne du FMI est attendue dans la première quinzaine du mois de mars à Alger. Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, effectuera une visite du 12 au 14 mars prochain, a indiqué à l'APS une source proche de cette institution. Ce déplacement de haut niveau est loin d'être fortuit ou un non-événement. Si le FMI envoie sa directrice, ce n'est pas pour rien. Vu la crise économique que traversent les pays occidentaux, le FMI pourrait demander davantage d'aide à l'Algérie. Accompagnée d'une importante délégation, Mme Lagarde viendra certainement pour une mission délicate. Cette visite de trois jours devrait permettre de passer en revue les relations entre le FMI et l'Algérie en tant que pays membre de cette institution financière internationale. Au cours de son séjour de trois jours à Alger, la directrice générale du FMI devra rencontrer plusieurs hauts responsables des secteurs économique et financier, selon la même source. Il sera, sans doute, question de débattre de l'aide que pourrait apporter l'Algérie au FMI sur le plan financier. Afin de conforter sa capacité de prêt et contribuer à l'endiguement de la crise financière européenne, le FMI a dû solliciter les rares pays bénéficiant d'une aisance financière, dont l'Algérie, pour mettre en place son «pare-feu». Faisant preuve de solidarité lors de cette conjoncture internationale particulièrement difficile, l'Algérie a, alors, décidé de participer à l'emprunt lancé par le Fonds pour un montant de 5 milliards de dollars. Suite à cette décision, Mme Lagarde avait exprimé sa reconnaissance à l'Algérie en saluant sa contribution financière qui s'est jointe à une action concertée entre les créanciers pour s'assurer que le FMI dispose de ressources suffisantes afin de lutter contre les crises et promouvoir la stabilité économique mondiale. Pour la patronne de l'institution de Bretton Woods, l'engagement financier de l'Algérie a démontré sa volonté de «soutenir l'effort de coopération pour renforcer la stabilité économique et financière dans l'esprit du multilatéralisme». Dans ses évaluations annuelles de l'économie algérienne ainsi que dans ses rapports biannuels sur les perspectives économiques mondiales, le FMI a constamment salué, durant ces dernières années, les bonnes performances économiques réalisées par l'Algérie. Ce constat a été réitéré par le conseil d'administration du Fonds réuni en janvier dernier lorsqu'il avait examiné la situation économique et financière de l'Algérie dans le cadre de l'article IV des statuts du FMI relatif à l'évaluation annuelle de chacun de ses pays membres. Tout en se félicitant des solides résultats économiques que le pays continue à enregistrer en dépit d'une conjoncture internationale défavorable, le FMI préconise, cependant, la préservation de cette stabilité macroéconomique et le développement d'une croissance solide hors hydrocarbures. Classée comme le pays le moins endetté des 20 pays de la région Mena, l'Algérie est dotée d'une situation financière extérieure confortable avec des réserves de change qui ont encore augmenté à 190,66 milliards de dollars à fin 2012, selon les chiffres publiés mardi par la Banque d'Algérie. Cette situation attire les convoitises de partout. Ce constat positif n'est pas gratuit. Le FMI tente par là de gagner la confiance de l'Algérie pour garantir une source de financement à des projets en souffrance.