Pour cette année 2010, le festival culturel international de musique diwan durera six jours. Ce rendez-vous de la musique traditionnelle devenue transfrontière est programmé du 15 au 20 de ce mois de juillet. Il a pour siège les espaces de l'Office de Ryadh El Feth (OREF) pour la partie théorique. Les concerts eux, sont à l'affiche du théâtre de plein air du Bois des arcades. Cet événement en l'honneur de cette musique ancienne, remise au goût d'aujourd'hui fait partie de la mise en place par le ministère de la Culture de plus d'une centaine de festivals, faisant redécouvrir l'immense richesse et la diversité de notre patrimoine culturel, ses sources profondes d'inspiration ainsi que son extraordinaire pouvoir de création. Cette renaissance de la vie culturelle et artistique concerne les divers domaines des arts et des lettres. Elle s'oriente aussi bien vers la musique et le chant dans leur dimension régionale ou nationale que vers les autres formes de l'art, c'est-à-dire, le théâtre, la danse ou le cinéma. A titre d'illustration, pour marquer la longévité de certaines de ces rencontres et leur succès populaire, le festival du film amazigh prépare sa onzième édition. Le festival culturel international de musique diwan, plus jeune, en est à sa troisième. Il acquièrt chaque année de plus en plus de notoriété. Il célébrait à ses débuts le genre gnawi dont les rythmes et mélodies ont conquis une audience universelle. Il a pris maintenant la dénomination de diwan. Le commissaire de ce festival, M Brikci, en explique la cause. «Le concept de diwan possède une large signification. Tout en englobant le genre gnawi dans son acceptation, diwan veut dire aussi texte, poésie, recueil ». L'expression diwan est passée d'ailleurs dans la civilisation occidentale. Dans une œuvre littéraire, intitulée Diwan d'Orient, c‘est par cette dimension que le penseur allemand, Goethe, a mis en lumière pour sa génération et pour celles de toujours, les trésors enfouis dans la poésie arabe. Le festival culturel international de la musique diwan, quant à lui, veut être la continuité des festivals nationaux ayant ce genre pour thème. C'est ainsi que les trois groupes lauréats du festival national gnawi de Béchar de cette année sont programmés dans la liste des participants. L'ACCÈS AUX CONCERTS EST PAYANT Les concerts et récitals de ce festival ont lieu donc au théâtre plein air du Bois des arcades. C'est un lieu paradisiaque des hauteurs d'Alger. A travers une éclaircie sortie des cimes des arbres, le spectateur du théâtre de plein air du Bois des arcades aperçoit au loin, d'un côté, les maisons blanches comme la neige de la Casbah et de l'autre, une partie du port mêlé à l'azur du ciel plongé dans l'horizon de la mer. Comment alors dans ce cadre et environnement féerique ne pas savourer les concerts programmés dans ce festival ? Leur accès est cependant payant. M. Brikci rassure « les prix des billets sont abordables», dit-il en précisant que les points de vente sont installés à l'entrée même du théâtre de plein air. Cette initiative de faire payer est en soi logique et réaliste. Il faut se rendre compte en effet de la somme importante des dépenses pour l'organisation d'un festival. Il est évident que le public, directement concerné par les spectacles doit apporter sa cote part avec le prix de son billet. Cela se fait sous tous les cieux. Cependant, les objectifs du festival ont pour principe de rendre accessibles toutes les activités de ce rendez-vous de la musique. C'est ainsi que l'entrée est libre pour les conférences, les projections de films et les master classes. Pour ce dernier point, l'accent est mis sur les méthodes de jouer des instruments appropriés au diwan, en direction des amateurs comme des professionnels. Les lieux de ces activités se situent quotidiennement durant le déroulement du festival, dans les salles Ibn Zeydoun et Frantz Fanon de l'OREF.