Cet exercice a fixé un nombre d'objectifs dont « le maintien en permanence de l'état de pré- alerte des détachements de renfort et de première intervention (DRPI), tester le niveau de riposte et la compétence lors de leur mise en alerte inopinée », a expliqué le commandant Farouk Achour, sous-directeur de l'information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC). L'exercice permet également la mise à l'épreuve des effectifs composants les détachements dans des situations proches du réel et évaluer les DRPI sur le plan organisationnel et leur adaptation à des situations de catastrophes. « On a fait des simulations régionales, par wilaya, pour les catastrophes naturelles et maintenant on est en train de préparer un plan de simulation national qui va regrouper pas moins de 8 000 éléments », affirme l'officier supérieur. « fausse » alerte pourvraie intervention En effet, des détachements de 23 wilayas composés de 1.600 hommes ont pris part à cette manœuvre qui se déroule en cette période qui a enregistré une activité sismique importante dans plusieurs wilayas y compris à Tamanrasset. Ces DRPI ont été également appuyés par deux autres détachements de l'Unité nationale d'intervention de Dr El Beïda ainsi que des équipes spécialisées à savoir la brigade cynotechnique composée de 10 chiens, le groupe de recherches et d'intervention en milieu périlleu, la cellule mobile d'intervention chimique (CMIC) et de la cellule mobile d'intervention radioactive (CMIR), selon le sous-lieutenant Bennabi Abdelbasset, chef section sauvetage déblaiement. Il est 21h en ce jeudi au campement des DRPI situé au niveau de la RN 12 reliant Saïda à la commune de Hsasana. Ici, les hommes se sont installés en un temps record avec leurs équipements. L'alerte a été donnée, la veille mercredi, à minuit, par le centre national de coordination à toutes les wilayas concernées. « Il s'git d'une alerte réelle. Seuls de DG de la protection civile, le sous-directeur des opérations et son chef d'état-major savent qu'il s'agit d'un exercice », explique le commandant Saïd Lahiani, directeur des opérations à la DGPC. Ces détachements, composé de 65 éléments chacun, sont mobilisables dans un délai de deux heures en cas d'urgence, précise l'officier supérieur. Cette manœuvre consiste aussi en l'évaluation de l'efficience de la logistique qui les accompagne durant les 12 jours d'autonomie à savoir le cantonnement, l'alimentation et l'hygiène mais aussi le timing sur le plan organisationnel. Au cœur des campements Le DRPI de la wilaya de Mascara reste un modèle avec le poste de commandement mobile (PCM) créé par ses éléments. Selon le sous-lieutenant Meghit, son officier coordinateur, la mise en place de ce poste chargé de la gestion opérationnelle a été étudiée. Le PCM assure une liaison sans fil avec un outillage informatique en plus d'un fax et une imprimante pour faciliter la coordination et la communication en temps réel. Il existe trois postes en Algérie (Mascara, Alger et Jijel). Chaque campement est composé d'un poste médical avancé géré par un médecin de catastrophes et un psychologue « pour apporter l'évaluation des capacités mentales et psychologiques des agents et assurer le soutien psychologique des agents choqués à la vue des cadavres d'enfants surtout », nous explique le psychologue qui a déjà travaillé lors du séisme de Boumerdès. Chaque détachement a son campement, sa propre cuisine autonome qui assure la nourriture pendant 12 jours ainsi qu'un magasin de matériel et un dortoir. Il est composé également du bureau du chef du DRPI mais aussi d'un foyer équipé de moyens de distraction. L'objectif est également de renforcer l'esprit de groupe et la coordination collective, explique-t-on. Vendredi : 10h. Un briefing est organisé par le sous-directeur des opérations, le commandant Saïd Lahiani avec les chefs des détachements qui participent au premier exercice. Il insiste sur la nécessité de « standardiser le message pour l'efficacité de la coordination entre les intervenants ». Il a expliqué que les DRPI sont dotés de moyens de transmission numériques sophistiqués pour éviter les interférences. Le premier exercice consiste à évacuer les victimes de l'effondrement d'une bâtisse suite à un séisme de magnitude 6,8 qui a frappé la wilaya de Saïda. Sept sites ont été touchés. 12 h. Des actions de sauvetage, de secours et d'évacuation ont été exécutées à hai Essalem 2, une zone concernée par cette manœuvre, suivies de mesures de circonscription des risques chimiques et radioactifs. 1.600 pompiers sous la loupe des experts La manœuvre se déroule sous la supervision de 72 formateurs experts. L'un d'eux, le capitaine Sid Ali Neffad, médaillé par l'Organisation internationale de la protection civile (OIPC), constate une nette amélioration dans la gestion opérationnelle. Les formateurs évaluateurs ont un niveau 3, reconnu mondialement. Ces derniers forment aussi des officiers français à l'Ecole supérieure (ESOSP) de France. A la fin de la manœuvre, un débriefing sera organisé pour détecter les failles et évaluer le niveau d'intervention. Un second exercice sera effectué le 26 de ce mois en présence du directeur de la Protection civile, le colonel Mustapha Lehbiri