Une cérémonie où les officiels avaient brillé par leur absence pour, semble-t-il, des considérations d'agenda. Le wali a délégué le directeur de la culture M. Ould Ali El Hadi, pour le représenter et faire discours de sa lettre aux festivaliers et annoncer la clôture de cette manifestation. Le P/APW aussi était absent sans désigner son représentant. Celui de la ministre de la Culture, M. Hachi, était lui en retard. En somme, le chiffre 13 ne semble pas avoir porté chance au festival et son commissaire M. El Hachemi Assad, dont le dépit était perceptible dans la voix et surtout dans la mine des mauvais jours qui lui enveloppait le visage. Ajouter à cela une sonorisation défectueuse et vous obtenez une mixture qui vous laisse sur votre faim et rend le plat indigeste. Le choix aussi des jurés est aussi contestable lorsque l'on sait qu'au moins deux produits ne sont pas inédits, comme l'avait si bien souligné le commissaire de ce festival la veille de son ouverture. En effet, « Issassen n tmurt » (Les protecteurs de la terre) de Abdelhak Zaza a été déjà primé aux festivals, celui de Mila en 2012 (1er prix de la réalisation), et celui de Ouargla (2e prix de la réalisation) et il a pris part au festival du cinéma pour tous de Tizinit au Maroc. Tout comme « Banc public » de Djamel Allam qui a remporté l'Olivier d'Or qui est déjà passé dans les salles obscures des journées du cinéma Amazigh de Bejaia, du festival de Issni Nourgh du film Amazigh à Agadir au Maroc, tout comme au passage le documentaire « Ça coule de sources » de Djamel Ait Iftène qui était aussi présent à Agadir au mois de septembre 2012. Il faut dire que cette 13e édition aura été marquée par la récompense du travail des jeunes cinéastes. Et comme l'a dit le wali dans son message : « Bouguermouh peut reposer en paix, la relève est assurée ». En effet, à l'image de l'Olivier d'Or reçu par Samir Aït Belkacem dans la section doublage pour son film, ou encore le jeune étudiant de l'ISMAS, Massinissa Ould Hadj, dont l'œuvre "Zdec Akked Tawettuft" (La cigale et la fourmi) a remporté le prix dans le film d'animation. Elle fut aussi marquée par la récompense de la persévérance à l'image de celle de Slimane Belharat qui concourrait là pour la quatrième fois de suite en se voyant primé cette fois-ci avec son film « Taqbaylit-iw-ass-a » (la langue kabyle aujourd'hui) dans la section jeune talent ou encore Hadjira Oubachir qui a obtenu l'Olivier d'or de la meilleure interprétation féminine pour le rôle de la mère joué dans le film « Iminig » (l'exilé) de Embarek Mennad qui a fait coup double avec la meilleure interprétation masculine pour Merzak Houhou. En effet, l'actrice qui malgré son talent qu'elle exerce depuis plus de 20 ans, scénariste et autre animatrice de radio n'a jamais été récompensée ou connu une quelconque consécration. Pour le reste, cette cérémonie a été pour ainsi dire poussive, difficile à digérer. Et ce même si les enfants du collège de Semghoune dans la wilaya d'El Bayadh et ceux du centre médico-social pour handicapés mentaux de Aït Oumalou avait fait souffler un brin d'air généreux et joyeux empreint d'innocence comme cette petite fille de 6 ans, Ghezlaoui, qui a remporté le premier prix du concours de Cosplay. Enfin comme le lira encore M. Ould Ali, le directeur de la culture, dans le message du wali, malgré tout, le festival continuera à exister car « Il a fait de la proximité et le rapprochement un lien de solidarité tant au niveau local qu'au niveau international » et surtout « tant que Tizi-Ouzou demeurera le berceau de la culture algérienne et Amazigh ouverte à toutes les cultures, à toutes les bonnes volontés ». Des bonnes volontés comme celle du sculpteur Abdeslam Olivier Graïne qui a réalisé le buste en bronze de Abderrahmane Bouguermouh qu'il a fait découvrir pour la première fois au grand public. « Lorsqu'il a vu le buste pour la première fois en Allemagne, où nous étions voisins, Da Abderrahamne m'avait demandé de ne jamais le montrer au public tant que je serai vivant sinon ils diront qu'il le fait par vanité », dira M. Graïne pour là encore en rajouter une qualité à Bouguermouh pour lequel ce festival a été dédié. Rachid Hammoutène