Le festival culturel national du fil Amazigh s'est ouvert avant-hier à Tizi-Ouzou. Place donc à la compétition officielle avec pas moins de 33 films en lices, dont 17 sont inscrits dans la catégorie «Olivier d'Or», 9 dans la catégorie «Jeunes talents», 3 dans la section «Doublage», et 4 productions en hors-compétition. Si El Hachemi Assad, commissaire du festival évoquera, lors de son allocution à la cérémonie d'ouverture du festival, l'aspect linguistique et esthétique, ainsi que la profondeur sociologique et anthropologique qu'offre le FCNAFA, aux artistes et au public qui partageront et s'interrogeront sur l'histoire présente de l'amazighité. Le festival rend également un vibrant hommage à Abderrahmane Bouguermouh, disparu le mois dernier. Un homme de lutte qui a lutté pour le rayonnement du cinéma Amazigh. Djamila Bouguermouh, la femme du défunt, a évoqué son mari avec une grande émotion. Humble, Bouguermouh avait été «châtié» à plusieurs niveaux par l'administration. On lui refusait même un emploi. Son seul «tort» avait été d'avoir défendu une cause, celle d'une «une colline oubliée». «Faire aboutir le travail de Bouguermouh», tel était le message lancé par sa femme. Ce coup de starter de la 13e édition du FCNAF fut marqué par la projection d'un court métrage de 16 minutes intitulé «Iminig» (l'immigré) d'Embarek Mennad, qui est l'histoire émouvante d'un jeune homme qui prépare son départ vers l'outre-mer. Ayant à sa charge une mère paraplégique suite à l'assassinat de son père, un prof de musique, commis par la horde intégriste, le dilemme dans le film est «partir ou ne pas partir, mais le pire des exils et celui de ne pas habiter son esprit». Dimanche, l'heure était à la compétition avec six films projetés. A la grande salle de la maison de la culture, dans la catégorie court-métrage, le public a pu découvrir «Imtawen n usirem» (les larmes de l'espoir), un film de 39' minutes, et «Tamughli ghef tegrawla» (regard sur la révolution), un documentaire de 52' minutes. «Imtawen n usirem», de Farid Cherfaoui, relate l'histoire d'un enfant de 14 ans qui a fait le choix de jouer du violon dans la rue pour extérioriser ses sentiments, sa misère et la perte de sa mère, et qui rencontre, par la suite, Tanina qui est charmée par ses mélodies. Quant à «Tamughli ghef Tegrawla», c'est un film de fiction qui recueille des témoignages des moudjahidines sur la guerre de libération. Dans la catégorie «Olivier d'or», trois films seront présentés en début de soirée. Il s'agit de «Zdec akked tewettuft» (la cigale et la fourmi) de Massinissa Ould Lhadj, «Square Port Said» de Faouzi Boudjmai, et «Tiaaouinine» (ça coule de sources) de Hacen Ait Iftène. La deuxième projection illustre une discutions muette, dans un bus, entre un jeune homme, une femme et un enfant. Quant au documentaire «Tiaawini», il s'agit de l'aventure des citoyens d'un village, celui d'Ait Aissa Ouyahia dans la commune d'Illiltène de haute montagne dans le Djurdjura qui, grâce à un effort de solidarités arrivent à raccorder le village à l'eau potable, captée depuis la montagne. Au programme également de dimanche, au niveau de la cinémathèque de Tizi-Ouzou, projection en catégorie mention spéciale de «Kahla ou Baydha» d'Abderrahmane Bouguermouh. Les invités d'honneur, les amazighs du Siwa (Egypte), ont, quant à eux, présenté trois réalisations : «El Bir» (le puits), «Siwa, l'homme, la terre et l'histoire» de Hachem Ennahas, et «l'Habitat Siwi» de Hassan Dawoud. K.T