La prochaine loi de finances pour 2014 sera élaborée sur la base d'un système de simulation des projets et leur impact sur l'économie nationale ayant déjà fait ses preuves, a déclaré, hier à Alger, Sidi Mohamed Ferhane, directeur général de la prévision et des politiques publiques (DGPP), en marge de la conférence sur « l'évaluation comme outil d'encadrement des politiques publiques ». Pour 2014, s'il y aura des projets phares, ils seront simulés et les résultats seront présentés au gouvernement avant leur adoption. Objectif : avoir une vision sur leur rentabilité. Dans ce sens, M. Ferhane a exposé, à titre illustratif, deux simulations réalisées par son département sur l'impact d'une baisse du budget d'équipement de 20% sur l'économie nationale qui a eu pour conséquence la baisse des investissements publics de 10,27% ainsi qu'une hausse du taux de chômage passant ainsi de 11% à 13,8%. L'autre simulation a porté sur le relèvement de la pression fiscale de 3 points de pourcentage (3%). L'impact de ce relèvement a eu pour effet la baisse de 1,33% du revenu des sociétés et quasi-sociétés (SQS), de 0,43% sur le revenu des ménages, de 0,44% sur celui des institutions financières et de 2,67%, sur l'épargne privée. A contrario, l'impact sur le revenu de l'administration publique a été de +1,12%, de +13,57% sur l'épargne publique, de +2,86% sur l'investissement total et, enfin, de +0,15% sur le Pib hors hydrocarbures. Cette simulation est « un exemple pour permettre de voir de quoi est capable le modèle d'équilibre général algérien (MEGA) ». UN BUDGET TRIENNAL EN ALGERIE AU-DELÀ DE 2015 Au-delà de 2015, le budget sera triennal. Avec la mise en œuvre de la réforme budgétaire, on passera d'un budget de moyens à un budget de réalisations à travers la mise en place de critères de performance et de priorité de secteurs d'activité par rapport à d'autres. Cette réforme rentre dans le cadre de la modernisation du système budgétaire dont une partie incombe à la Direction de la prévision. Il s'agit, en fait, du CDMT (Cadre de dépenses à moyens termes) avec lequel il y aura plafonnement des capacités de financement de l'Etat et répartition rationnelle entre les différents secteurs d'activité. Il y aura des réformes au niveau de tous les départements du ministère des Finances : impôts, budget et comptabilité. Il est prévu une réforme globale qui permettra la maîtrise du budget et l'élargissement de l'assiette fiscale pour couvrir davantage les dépenses de fonctionnement. REFLEXION SUR LE CIBLAGE DES SUBVENTIONS EN COURS Dans cet objectif, « actuellement, une réflexion sur les salaires et les transferts sociaux est menée au niveau de l'Etat pour faire des gains », a annoncé M. Ferhane. Il a rappelé que ces transferts représentent les deux tiers du budget de fonctionnement. « Cette réflexion est axée essentiellement sur les subventions des produits de base, car la classe aisée en profite au même titre que les autres catégories sociales. En outre, les produits subventionnés font l'objet de contrebande aux frontières du pays », a-t-il souligné, précisant que « ces subventions seront ciblées ». Quant aux salaires, « l'Etat ne peut continuer, à un niveau très important, en les soutenant éternellement », a-t-il relevé tout en précisant que les dépenses liées aux salaires sont incompressibles.