Des citoyens de la wilaya de Tipasa, interrogés sur la prochaine révision de la Constitution, ont été unanimes à dire que celle-ci est une priorité pour clarifier la nature du système politique et mettre le pays à l'abri de tout dérapage. « La prochaine loi fondamentale doit consacrer davantage l'Etat de droit et l'exercice démocratique et offrir plus de garantie pour la promotion de la citoyenneté. A mon avis, l'Algérie, compte tenu du contexte régional actuel, doit se doter d'un pouvoir politique fort capable de repousser toute tentative visant l'unité nationale et l'intégrité territoriale », résume M. Hamid, diplômé universitaire, sans travail. Cet habitant de Hadjout souhaite au passage que la Constitution doit promouvoir l'égalité des chances pour l'accès à l'emploi. De son côté, Samir Bettache, un élu de l'APW et juriste de formation, se dit optimiste quant à la nature des teneurs des propositions d'amendements qui couronneront les travaux de la commission chargé de la révision de la Constitution. « La prochaine Constitution consacrerait, à mon avis, une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, tout en donnant plus de marge de manœuvre pour les magistrats afin de garantir une indépendance à la justice. Outre ce point, je crois que les rédacteurs de la loi fondamentale prochaine combleront le vide juridique contenu dans celle de 1996 pour, d'une part, barrer la route à tous les opportunistes qui excellent dans les interprétations tendancieuses des lois, et de l'autre, consacrer plus de clarté afin que le pouvoir exécutif ne soit plus contraint de fournir des efforts pour leur application », considère-t-il. Pour ce qui est de la nature du pouvoir, il plaide pour un régime semi-présidentiel, tout en conférant au Parlement plus de prérogatives, notamment en matière de contrôle de l'action gouvernementale. « Il ne faut pas se voiler la face, l'Algérie a besoin d'un régime semi-présidentiel pour faire face aux bouleversements régionaux. Dans l'état actuel des choses, particulièrement en ce qui concerne les caractéristiques sociales du pays, un régime parlementaire ne peut pas, à lui seul, garantir l'intégrité territoriale et l'unité nationale. Aussi, la nouvelle Constitution doit doter l'Armée nationale populaire davantage de prérogatives dans le cadre de ses missions constitutionnelles, notamment à ce qui se rattache à la défense de l'intégrité de nos frontières. Dans un autre volet, les amendements futurs devraient consacrer plus de libertés et une protection accrue des droits de l'enfant », ajoute-t-il. Le Dr Abbas, chercheur à l'Unité de développement des énergies solaires (UDES) de Bou-Ismail, estime que les articles de la nouvelle Constitution devraient être clairs pour éviter toute équivoque. « Pour ce qui est de la nature du régime, je suis pour un régime parlementaire, car c'est celui qui traduit le mieux la volonté populaire et permet un exercice démocratique fiable dans la gestion du pays », souligne-t-il. Pour sa part, Mourad Bendris, journaliste, la nouvelle Constitution doit protéger davantage le caractère républicain de notre pays en fermant toutes les issues à ceux qui veulent utiliser les constantes nationales à des fins politiques et politiciennes. « On doit opter pour un régime présidentiel avec plus de prérogatives pour le pouvoir législatif », préconise-t-il.