Le chef de file du mouvement pour la prédication et le changement (MPC), Abdelmadjid Menasra, a estimé hier que le régime actuel en Algérie est «une piètre copie» du modèle français. La révision de la constitution qu'il souhaite voir le président de la République proposer au référendum doit, à son avis, changer ce système par un autre qui consacrerait la souveraineté populaire. «La Constitution n'a pas besoin d'être amendée. C'est une véritable réforme qu'elle doit subir», a-t-il déclaré hier, lors d'une conférence qui a regroupé les parlementaires du groupe MPC à l'hôtel Safir à Alger, consacrée «aux perspectives du changement en Algérie». La nature du régime doit être au cœur de ces réformes, a estimé l'orateur affirmant que le régime actuel est «inqualifiable». Favorable dans une large mesure à un système parlementaire, il citera pour étayer ses propos le rôle «effacé» du parlement devant l'exécutif, tout en relevant la désignation du chef du gouvernement par le président. Il dénoncera dans le même sillage le recours abusif aux ordonnances présidentielles et dira : «Nous avons le système d'un homme unique». La Constitution n'a jamais été, selon lui, à l'origine des crises qu'a connues le pays, allusion faite notamment à l'insurrection du FIS en 1991. Il affirmera à ce propos que «c'est la non-application des lois qui en est la cause». Pour lui, il n'est pas utile que chaque président ait sa propre loi fondamentale. Il faut plutôt, dit-il, en suggérant «ce qui doit être amendé», que les libertés sous toutes les formes soient définitivement consacrées, rappelant le «prétexte de l'Etat d'urgence brandi pour casser toutes libertés (marches, création de partis». Pour le vice-président du néo Front national pour le changement (FNC) non agréé, favorable à la limitation des mandats à 2 pour assurer l'alternance au pouvoir, «il faut carrément un texte pour protéger ces libertés pourtant consignées dans la constitution actuelle». Pour le conférencier qui a réitéré son appel à la concrétisation de l'ensemble des réformes annoncées par le chef de l'Etat avant d'entamer les élections, la révision de la constitution «doit inéluctablement être soumise à un référendum populaire». Elle doit aussi «garantir l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs», tout comme il est indispensable selon lui de procéder dans le sillage de l'ensemble des réformes à un nouveau découpage administratif «pour consacrer l'équilibre des régions». Le mouvement de Menasra qui a consacré la rencontre d'hier à laquelle ont pris également part quelques «chercheurs et académiciens», à la révision de la constitution, animera dans les prochains jours plusieurs autres rencontres qui plancheront sur les autres volets des réformes annoncées par le chef de l'Etat. Le MPC a, pour rappel, installé 7 ateliers de travail à cet effet.