Le secteur de la Pêche et des Ressources halieutiques vient de se doter d'un Plan d'aménagement et de gestion des pêcheries algériennes (PAGPA) lancé, officiellement, hier, par le ministre en charge du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi, à partir du Centre national des techniques spatiales d'Arzew, à Oran. Le plan sera mis en œuvre, a priori, dans cinq wilayas pilotes, avant sa généralisation à travers l'ensemble des 14 wilayas côtières, en 2014. Entre autres, Tlemcen, Tipasa, Alger, Tizi-Ouzou et Skikda, appelées à servir de guide. « C'est toute une feuille de route nationale propre au secteur qui sera mise en œuvre avec l'apport et la contribution de toutes les parties intervenantes : agences spatiales, professionnels et administrations locales. La synergie et la cohésion entres ces parties est nécessaire, voire urgente pour l'aboutissement du projet. Nous voulons la mobilisation de toutes les compétences nationales autour du plan et non un travail de bureau d'étude », a indiqué le ministre. Trois objectifs « phares » sont visés, à travers le PAGPA : disposer de mécanismes fiables de gestion et de régulation des activités liées à la pêche, permettre au secteur la préservation et la création des emplois productifs et améliorer l'accès aux produits de la pêche. Pour y parvenir, M. Ferroukhi a insisté sur l'intégration du savoir-faire en matière de cartographie, de système d'information géographique et de reconnaissance des zones marines. Pour lui, la structuration de la profession facilitera la détection des spécificités de chaque région côtière de même pour le déplacement des bateaux entre les différentes côtes. Le ministre fera savoir dans ses directives que « la modernisation escomptée dans le secteur doit d'abord se concrétiser par les compétences nationales avant de recourir à tout partenariat étranger ». Peu avant le lancement du Plan en question, le ministre s'est rendu, tôt dans la matinée, à l'entreprise de Gestion du port de pêche d'Oran (GPP) où il s'est entretenu avec des responsables de l'entreprise, mais aussi et surtout, avec les marins pêcheurs y opérant. Ces derniers ont soulevé, les préoccupations et les difficultés rencontrées dans l'exercice de la profession. Des contraintes liées essentiellement aux conditions d'accès au port, jugées « bureaucratiques » et « arbitraires ». Les conditions d'hygiène et l'entretien des équipements, laissent également à désirer, sonnt inanimes à dire les pêcheurs. Autre problème : la menace sur l'environnement, soulevée par les membres de l'Association écologique marine, appelée « Barberousse ». Des centaines de tonnes de détritus, résultat, notamment, de la négligence des marins pêcheurs, sont retirés régulièrement des fonds marins. « C'est une véritable menace écologique qui se profile à l'horizon. Des mesures d'urgence doivent être prises pour éviter une catastrophe », a prévenu le vice-président de l'association, Karim Ghezzar.