L'effet sismique équivalent à 2,1 sur l'échelle Richter, selon le Centre américain de géophysique (USGS), ressenti sur une distance de 80 km, a tout emporté : le complexe industriel réduit en cendres, des dizaines d'habitations soufflées, des voitures calcinées, ... « C'est comme si une bombe nucléaire avait explosé », a martelé le maire de cette bourgade de 2.500 personnes, Tommy Muska. Le « véritable scénario cauchemardesque », évoqué par le gouverneur du Texas, Rick Perry, lors d'une conférence de presse, a ébranlé l'Amérique, frappée en l'espace de 3 jours par la succession de drame dont Boston ne s'est pas encore relevé (3 morts et 180 blessés). « Nous ne disons pas qu'il s'agit d'un crime, car nous n'en savons rien. Ce qui veut dire que jusqu'à ce que nous sachions qu'il s'agit d'un accident industriel, nous travaillerons comme s'il s'agissait d'un crime », a déclaré le porte-parole de la police locale, le sergent Patrick Swanton. Aucune hypothèse n'est pour le moment écarté : un simple accident industriel provoqué par l'ammoniac, conforté du reste par la mise en garde et la sanction financière infligées à ladite usine West Fertilizer en 2012, ou un acte criminel. Tout est du domaine du possible dans cette véritable atmosphère de conspiration, marquant la journée du 19 avril commémorative du 20e anniversaire de la fin du siège d'une secte à Waco qui avait coûté la vie à 76 personnes, et également, celui de l'attentat sanglant d'Oklahoma City ( 19 avril 1995, 168 morts). La piste de Waco, qui met l'Amérique face à ses « ennemis intérieurs », mènera-t-elle à West (Texas) et Boston ? Difficile pour le moment d'esquisser un quelconque scénario. Mais pour la première fois, le président américain a évoqué, le mardi 16 avril, l'« acte terroriste ». Quel terrorisme : interne ou international ? Dans le cas de la forfaiture de Boston, le modus operandi est brandi par les enquêteurs du FBI : les « bombes », des cocottes minutes à base de clous, des billes métalliques et ce qui ressemble à un morceau de circuit électronique. « S'ils cherchaient à nous intimider, à nous terroriser (...), il est clair maintenant qu'ils avaient choisi la mauvaise ville », a souligné Obama. Boston, en état de siège, tient déjà ses deux suspects. Ce sont deux frères d'origine tchétchène, des résidents américains. Dans la traque des poseurs de bombes, identifiés par des images et des vidéos diffusées par la FBI juste après l'hommage rendu par Obama aux victimes de la tragédie de Boston, le « suspect numéro 1 », Tamerlan Tsarnaev, a été blessé par balles avant de succomber à l'hôpital, après une course poursuite au cours de laquelle un policier a trouvé la mort et un autre blessé. Le « suspect numéro 2 » en cavale, Djokhar Tsarnaev (19 ans), est activement recherché. « Nous pensons que c'est un terroriste. Nous pensons que c'est un homme qui est venu ici pour tuer des gens », a mis en garde le chef de la police de Boston, dans une conférence de presse organisée en pleine nuit à Watertown. Ce qui a fait dire à une professeur d'université du Massachusetts Institute of Technology (où a eu lieu la fusillade avec le 1er suspect), située à une dizaine de kilomètres de Boston. « Des policiers et des lumières partout, des armes automatiques et des chiens policiers partout. La ville entière est à l'arrêt. Cela me rappelle la situation à New York juste après le 11 septembre, quand j'y habitais ».