Pour la seconde fois en 48 heures et la troisième fois depuis le 30 janvier dernier, Israël a mené, hier, une attaque aérienne et balistique avec de nouvelles armes contre des cibles situées à proximité de l'aéroport de Damas. Ces raids auraient été ordonnés par Benyamin Netanyahu. « Nous voulons nous assurer que le Hezbollah ne profite pas du chaos syrien pour se renforcer », déclare Tzahi Hanegbi, un député du Likoud proche du Premier ministre israélien, sans faire état du raid aérien de vendredi matin qui aurait détruit, selon certains médias américains, des missiles sol-air récemment livrés par la Russie à la Syrie. « Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur le transfert de missiles ou d'armements de Syrie au Liban, ils seront attaqués », prévient le député israélien. Barack Obama, qui dit ne pas prévoir d'envoyer ses soldats en Syrie, « justifie » ces raids. « Le Hezbollah a dit de nombreuses fois qu'il est prêt à attaquer aussi loin que Tel-Aviv », dit-il, estimant que les Israéliens ont le droit de « se protéger » et d'être « vigilants et inquiets ». Mais est-ce là le seul objectif de Tel-Aviv ? « Non », répond Damas dont les habitants ont cru à une secousse sismique (4 sur l'échelle de Richter, selon le centre syrien de recherches astrophysiques). Selon Sana, l'agence officielle, « l'attaque d'hier matin qui a fait plusieurs morts, a frappé le centre de recherche scientifique de Jamraya » au nord-ouest de la capitale, déjà visé en janvier, et pulvérisé un centre de production de munitions à Al Hama et deux rampes de lancement, l'une de missiles Scud et l'autre de missiles Sam, à Saboura, près de l'autoroute Beyrouth-Damas. « La nouvelle agression israélienne vise à desserrer l'étau sur les terroristes dans la Ghouta de l'Est », une région dans la banlieue proche de Damas, et « prouve la participation directe de l'entité israélienne au complot contre la Syrie », écrit Sana. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères affirme que « l'agression confirme l'appui militaire direct d'Israël aux groupes terroristes et aux extrémistes d'al-Nosra, une branche d'al-Qaïda, après leur échec à contrôler le terrain ». « Ceci ne laisse pas de doute qu'Israël est le bénéficiaire, le moteur et, parfois, l'exécuteur des attentats terroristes qui ont lieu en Syrie contre l'Etat et le peuple », ajoute le ministère. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui a reconnu, mardi, l'engagement de ses combattants auprès des troupes syriennes, prévient que « les amis de la Syrie », dit-il, ne permettront pas la chute du régime Assad. Le commandant de l'armée de terre iranienne, le général Ahmad-Reza Pourdastan, affirme que son pays est prêt à « entraîner » l'armée syrienne et à accueillir une réunion du quartette (Iran, Egypte, Turquie, Arabie Aaoudite). La Ligue arabe demande au Conseil de sécurité d'« agir immédiatement » pour « faire stopper les agressions israéliennes contre la Syrie ». Damas, qui a actionné, pour la première fois, son système de missiles Sam S-300, laisse entendre que « cette agression, qui ne laisse plus aucun doute sur la réalité des connections qui existent entre toutes les composantes menant la guerre contre la Syrie », ouvre la porte à toutes les possibilités. « La communauté internationale doit savoir que la situation complexe dans la région est devenue plus dangereuse après cette agression », déclare Omrane al-Zohbi, le ministre syrien de l'Information.