Le président de la Confédération nationale du patronat (CNPA) secteur du BTPH a considéré que les amendements qui viennent d'être introduits par le ministre de l'Habitat sur la loi portant promotion immobilière est « un soulagement pour les entreprises », au regard des contraintes qu'elle a posées et qui a « bloqué la plupart des projets de logements, à l'exception des programmes pris en charge par les promoteurs publics comme SGP Indjab, les OPGI-EPLF ». Pour M. Dennouni qui intervenait, hier, dans une conférence au Salon Batimatec, il reste cependant la question lancinante du ciment dont la pénurie, aujourd'hui, reste « un véritable problème qui pousse les entreprises pour être dans les délais à se rabattre au marché noir ». Le sac de ciment coûte trois fois le prix cédé par les cimenteries. Il est, selon M. Dennouni, « à 900 DA, contre 300 DA sortie d'usine ». De plus « seules les commandes de plus de 200 tonnes sont traitées », selon les témoignages de promoteurs. Ce qui revient à exclure la petite PME. Pour le représentant du CNPA, les prix d'usine profitent aux grandes entreprises qui réalisent les barrages, les tunnels... alors qu'elles incluent dans leur soumission un prix de référence à 4 euros (le prix sur le marché international), soit l'équivalent de 500 DA. En réalité, ces entreprises, étrangères, empochent un différentiel et « profitent d'un prix intérieur à 300 DA au détriment des PME locales », affirme M. Dennouni. La proposition de la CNPA consiste à « défiscaliser l'importation du ciment » pour aider les entreprises. Faisant le point sur les origines de la baisse de l'offre et les moyens de combler le déficit de 3 millions de tonnes de ciment par an, M. Dennouni appelle les entreprises de production, c'est-à-dire le groupe Gica et Lafarge, à « revoir la période de maintenance » de leurs cimenteries qui doit être programmée lors de la baisse du plan de charges, c'est-à-dire pendant l'hiver avec les intempéries qui retardent les chantiers. Quant aux investissements projetés, il appelle à « revoir la stratégie adoptée » consistant à lancer de nouvelles unités de production par les deux producteurs, en ce sens qu'ils peuvent créer un excédent difficile à absorber, y compris par l'exportation. Le président du CNPA met en garde contre « le syndrome des minoteries » qui a connu une saturation, il y a quelques années, se demandant si on aura encore « des plans de charges et de nouveaux projets une fois achevée la réalisation du programme présidentiel ». M. Dennouni a reconnu que les propositions du patronat ont été prises en charge par le ministre de l'Habitat avec qui trois rencontres ont permis d'avancer dans la voie du règlement des contraintes qui pèsent sur l'outil de réalisation, à l'image de la question de l'actualisation des prix des marchés, du paiement des états financiers « même en cas de litige ». Cela ne veut pas dire que tout a été assaini puisque des problèmes persistent encore, comme l'ont souligné certains promoteurs dans les débats, notamment le gel depuis 2006, de la loi (article 44 de la LF 1998) qui dispense les entreprises, réalisant les logements sociaux, de l'IRG. Pourtant, cette disposition est « prise en considération dans le calcul du mètre carré habitable », précise-t-on.