“La production des 12 cimenteries publiques est de l'ordre de 11, 5 millions de tonnes par an. La production des deux cimenteries Lafarge est de 7,5 millions de tonnes. Ce qui fait un total d'une production de 18 millions de tonnes de ciment par an. Or la demande nationale dépasse les 21.000 tonnes de ciment par an " a souligné, hier, Abdelmadjid Dennouni, président de la Confédération générale du patronat (CGP) du BTPH, au cours d'une conférence-débats sur le secteur,.organisée au Palais des Expositions en marge du BATIMATEC. Il y a donc un déficit, dit-il, de 3 millions de tonnes environ, en fonction des périodes et cadence des chantiers. " Il faut donc régler ce déficit pour éviter les pénuries et la spéculation " a-t-il ajouté, mettant en évidence l'importance d'un tel produit stratégique dans le réalisation du programme présidentiel. Il explique cette situation par la maintenance des cimenteries qui ne se fait pas, dit-il, pendant la période hivernale durant laquelle les chantiers travaillent au ralenti. "Les grandes entreprises nationales en partenariat avec les entreprises étrangères soumissionnent aux appels d'offres selon les prix du ciment dans le marché international estimé plus ou moins à 4 euros le sac, ce qui revient à 500 DA, soit 650 DA le sac avec les frais de douanes. Et ces grandes entreprises qui consomment 1, 8 millions de tonnes par an, achètent le ciment auprès des cimenteries publiques à 300 DA le sac, ce qui crée une situation de pénurie au détriment des besoins des PME qui sont obligées d'acheter le ciment dans le marché parallèle à 900 et 1 000 DA le sac " explique M Dennouni, les rouages de cette pénurie provoquées en quelque sorte. Il faut défiscaliser, dit-il, les importations de ciment et obliger les grandes entreprises nationales à importer, leurs quotas de consommation de ciment de l'étranger pour remédier aux pénuries et permettre aux PME de s'approvisionner des cimenteries publiques au prix de 300 DA le sac. Selon lui, il y a 600 entreprises qualifiées dans le secteur du bâtiment dans la catégorie 5 à 9 ; 500 entreprises dans les travaux publics de même catégorie et 600 entreprises qualifiées dans le secteur de l'hydraulique. Ce qui fait un potentiel national de réalisation estimé à 1 800 entreprises hautement qualifiées qui disposent de beaucoup de moyens humains et matériels. " Nous sommes en mesure de réaliser le programme présidentiel, notamment la cadence de 250 000 logements par an. Ainsi la réalisation des infrastructures publiques éventuellement les projets structurants " a-t-il ajouté Les pouvoirs publics savent qu'il faut réaliser très vite car la demande sociale est très importante en matière de logements, d'où le recours aux entreprises étrangères. " Nous sommes d'accord pour ce recours aux entreprises étrangères, mais il faut que les entreprises nationales soient dotées des mêmes moyens et avantages que les entreprises étrangères, en matière notamment de recours à la main-d'œuvre étrangère qui ne doit pas dépasser les15 %" a-t-il ajouté, mettant en évidence l'importance de la formation de la main d'œuvre algérienne. 590 PME sur 600 n'accèdent pas au marché de l'hydraulique " Nous avons posé le problème de la loi sur la promotion immobilière qui est scélérate, selon nous. On ne nous a pas écoutés. Mais le nouveau ministre est à l'écoute de nos doléances " estime M Abdelmadjid Dennouni, qui a souligné le blocage de nombreux projets de la promotion immobilière sauf ceux qui sont réalisés par les entreprises publiques. "A notre avis il faut revoir cette loi ; et c'est ce que fait actuellement le ministre de l'habitat et de l'urbanisme qui a accepté les amendement de certaines dispositions en concertation avec le premier ministre. Beaucoup de dispositions ont été révisées et notamment celles relatives à la caution de garantie de 100 millions de DA qui devrait être déposée par le promoteur immobilier au niveau de la caisse de garantie " affirme, en outre, M. Dennouni, qui regrette aussi cette loi dans la mesure où elle impose au promoteur d'être universitaire et d'inscrire une seule activité au registre du commerce. Au niveau de l'hydraulique, l'intervenant relève les conditions d'éligibilité très importantes qui bloque le jeu libre de la concurrence. Il a cité l'exigence de réalisation antérieure de 20 km à 30 km de conduite pour l'alimentation en eau potable en un seul lot pour accéder au marché. " Ceci permet à quelques entreprises de décrocher le marché à des prix exorbitants " explique-t-il l'état de la concurrence est faussé en quelque sorte, selon lui, ce qui écarte, poursuit-il, beaucoup de PME. Sur les 600 entreprises qui activent dans le secteur, il y a à peine une dizaine qui peuvent accéder, dit-il, à ces conditions d'éligibilité. Les 590 entreprises sont exclues, dit-il, par les cahiers de charges jugés trop rigoureux. Il relate la même situation dans le secteur des travaux publics où il relève les mêmes conditions " draconiennes " des cahiers de charges comme l'exigence les enrobés ou le terrassement pour un seul projet, précisant les règles de la concurrence qui sont en fait, selon lui, " biaisées ". 80 000 emplois sont pourtant créés dans le secteur du BTPH composé de 24 000 PME/PMI.