Le Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIFPT) prévoit de stocker, en 2013, dans le cadre du système de régulation, quelque 250.000 tonnes de pomme de terre, en nette hausse par rapport à 2012, a-t-on appris, hier, auprès du Conseil. Le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) « commencera à absorber les surplus de production dès la semaine prochaine », a indiqué à l'APS le président du CNIFPT, Bachir Séraoui, qui table sur des stocks de 250.000 tonnes de pomme de terre cette année contre 140.000 en 2012. D'après les prévisions du secteur de l'Agriculture, la production de pomme de terre devrait augmenter de 15% cette année, alors que les prix de ce tubercule ont chuté sur le marché jusqu'à 20 DA/kg au niveau des commerces de détail de la capitale, alors qu'il est cédé à moins de 15 DA/kg par l'agriculteur. La pomme de terre d'arrière saison et de primeur (récolte entre décembre et avril) a atteint près de 19 millions de quintaux contre 16,2 millions à la même période de l'année dernière. Cette abondance, due notamment à l'extension des superficies, a suscité l'inquiétude des agriculteurs. Ces derniers ont procédé à l'arrachage massif de leurs récoltes et demandent à absorber cette production par le Syrpalac. Cette situation « n'est pas aussi catastrophique », selon M. Séraoui, puisque cela ne touche qu'une partie des agriculteurs, notamment à Mostaganem, où les producteurs « étaient pressés » de procéder à la récolte pour préparer le sol à d'autres spéculations. « Tout le monde arrache en même temps, alors que le tubercule n'est pas tout à fait mature, c'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, le produit ne peut pas être stocké », a expliqué ce responsable. Outre le non-respect du planning des récoltes, M. Séraoui a relevé aussi « une dérégulation » au niveau du fonctionnement du marché, citant, notamment, la spéculation et le refus de certains grossistes d'acheter la pomme de terre à des prix bas pour la revendre avec des marges minimes. L'interprofession devrait se réunir, aujourd'hui, au ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour discuter de l'organisation de la filière et des quotas de production à dégager à l'intérieur du pays pour le stockage, comme Mascara et Aïn Defla, a indiqué le même responsable. Des décisions devraient être prises, durant cette réunion, pour organiser la filière, de la semence jusqu'à la récolte et le stockage. Il s'agit de « négocier certains calendriers pour qu'il n'y ait pas de déséquilibre sur toutes les phases de production », a expliqué M. Séraoui.