Cette semaine, les prix de la pomme de terre ont encore chuté sur les marchés. Au prix de gros, ce tubercule a frôlé les 15 DA, alors que celui provenant des chambres froides ne trouve pratiquement plus preneur. A ce niveau de prix, les producteurs perdent de l'argent, le seuil d'équilibre étant au-dessus de 20 DA. Les grossistes refusent d'acheter le produit à un aussi bas prix. Ainsi, d'après les prévisions du secteur de l'agriculture, la production de pomme de terre devrait augmenter de 15% cette année, en même temps que les prix de ce tubercule ont chuté sur le marché, atteignant les 20 DA le kilo. Ce que nous avons pu constater au niveau des commerces de détails de la capitale. Alors qu'il est cédé à moins de 15 DA le kg par l'agriculteur. Un dysfonctionnement dans le système de l'offre et de la demande provoqué notamment par un non-respect du planning des récoltes, menant vers une dérégulation au niveau du fonctionnement du marché, posée notamment par la spéculation et le refus de certains grossistes d'acheter la pomme de terre à prix bas pour la revendre avec une marge minima. C'est ainsi que le système de stockage doit intervenir afin de protéger les agriculteurs. Dans ce sillage, le Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIFPT) prévoit d'intervenir pour stocker, en 2013, dans le cadre du système de régulation, quelque 250 000 tonnes de pomme de terre, en nette hausse par rapport à 2012, a-t-on appris hier auprès du conseil. Par ailleurs, le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) «commencera à absorber les surplus de production dès la semaine prochaine», a indiqué le président du CNIFPT, Bachir Seraoui, qui table sur des stocks de 250 000 tonnes de pomme de terre cette année contre 140 000 tonnes en 2012. Cette abondance, due notamment à l'extension des superficies, a suscité l'inquiétude des agriculteurs qui ont procédé à l'arrachage massif de leurs récoltes et demandent au Syrpalac d'absorber cette production. «Tout le monde arrache en même temps, alors que le tubercule n'est pas tout à fait mature. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, le produit ne peut pas être stocké», a expliqué le responsable de cet organisme. Dans ces circonstances, le CNIFPT devrait se réunir aujourd'hui au ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour discuter de l'organisation de la filière et des quotas de production à dégager à l'intérieur du pays pour le stockage. Les décisions devraient être prises, durant cette réunion, pour organiser la filière, à commencer par la semence jusqu'à la récolte et le stockage. Il s'agit notamment de «négocier certains calendriers pour qu'il n'y ait pas de déséquilibre sur toutes les phases de production», a expliqué M. Seraoui. En 2012, la production nationale de pomme de terre s'est établie à 42,2 millions de quintaux contre 38,49 millions de quintaux en 2011, 32 millions en 2010, 26 millions en 2009 et 22 millions en 2008. La croissance enregistrée par cette filière est expliquée notamment par la mise en place du système de régulation Syrpalac, créé en 2008 pour éponger les surplus de production et protéger les agriculteurs et le pouvoir d'achat des consommateurs. Ce système prévoit qu'en cas d'effondrement des prix en dessous de 20 DA le kg, ce système intervient pour acheter le produit entre 20 et 22 DA le kg auprès des agriculteurs.